Combustion humaine spontanée : retour sur un mythe qui perdure depuis le 16e siècle

Depuis le 16e siècle, des cas d’hommes, des femmes, d’enfants, qui s’enflammeraient spontanément, sans raison apparente, ont été relatés dans plusieurs pays. La combustion spontanée humaine trouve-t-elle une explication scientifique ? Sciences et Avenir fait le point.

Un matin de mars 1731, la comtesse Cornelia Bandi est retrouvée morte dans son lit, le corps calciné, à l’exception de sa tête, ses demi-jambes et trois doigts. En 1829, le corps de la nommée Bally est retrouvé calciné à l’exception de la partie supérieure de ses épaules et ses demi-jambes. Dix ans plus tard, le corps d’un jeune homme est retrouvé presque entièrement brûlé, son père n’ayant réussi à stopper la progression des flammes, selon son témoignage.

Au total, plus d’une soixantaine de cas et témoignages relatent ce phénomène nommé "combustion humaine spontanée", d'autant plus mystérieux que la plupart du temps, l’environnement autour du défunt reste intact, à l’exception de meubles et de murs couverts de suie. Une énigme qui a déjà passionné des auteurs comme Charles Dickens (Bleak house, 1853) et Emile Zola (Le docteur Pascal, 1893), ou qui ont été plus récemment évoqués dans le film Iron man 3 (sorti en 2013), ou même la série Riverdale (saison 6, épisode 10, en 2022), et que des scientifiques tentent d’expliquer depuis leur apparition.

La combustion spontanée, un phénomène associé davantage aux femmes

Un point commun rassemblant la plupart des victimes est celui de l’alcoolémie. Dans la majorité des témoignages rassemblés par le médecin français Alphonse Devergie dans un traité de médecine légale théorique et pratique publié en 1852, l’auto-inflammation touche des personnes alcooliques, dépressives, et qui dans la plupart des cas... sont des femmes.

De l’ensemble des cas recensés semble donc se dégager un profil type des auto-inflammé(e)s : des femmes pauvres, alcooliques, souvent seules. Comme le souligne Didier Nourrisson, professeur d’histoire à l’université Claude Bernard Lyon-I, dans un article publié en 1993 dans la revue Romantisme, les passions féminines, l’ivrognerie, sont vues comme responsables de l’auto-inflammation, et sont non sans rappeler l’immolation des sorcières sur le bucher : elle serait ici une sorte de châtiment divin punissant les [...]

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