Colonialisme. Le roi des Pays-Bas demande pardon à l'Indonésie pour les violences de la guerre d'indépendance

“L’Indonésie se fiche des excuses du roi”, titre de manière provocante en une De Telegraaf. Le 10 mars, au palais présidentiel de la capitale de l’archipel, Jakarta, le roi des Pays-Bas, Willem-Alexander, aux côtés du chef de l’État indonésien, Joko Widodo, a présenté des excuses de la part de son pays pour “l’explosion de violences” qui a marqué la guerre d’indépendance.

Selon le journal au plus grand tirage des Pays-Bas, connu pour ses positions populistes, les hôtes indonésiens ne se préoccupent plus guère du conflit qui, de 1945 à 1949, a fait 100 000 morts du côté indonésien, et 5 000 victimes du côté néerlandais. À en croire De Telegraaf, en Indonésie, personne ne réclamait ces excuses. “Comme l’ambassadeur indonésien à La Haye l’a répété à plusieurs reprises, Jakarta veut, au contraire, aller de l’avant”, veut croire le journal.

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En ces temps d’épidémie, expédie le quotidien d’Amsterdam, les Indonésiens se préoccupent avant tout du coronavirus et s’inquiètent davantage de savoir si leurs hôtes néerlandais sont contaminés. D’ailleurs, “lorsque Willem-Alexander tend la main au président Widodo, les sourcils se froncent”, s’amuse De Telegraaf.

Aux Pays-Bas, les excuses du roi font toutefois polémique au sein de la communauté de descendants de colons néerlandais et de métis indo-néerlandais. “Nos parents doivent se retourner dans leur tombe”, fustige la Fédération des Indo-Néerlandais. On estime en effet qu’entre 5 000 et 30 000 civils indo-néerlandais ont été victimes de ces conflits. Pour le journal conservateur, lors de son discours, “le roi a complètement omis d’évoquer les atrocités commises par le camp indonésien”.