Colère des agriculteurs: Manuel Bompard affirme que le gouvernement n'a obtenu qu'un "sursis" avec la fin des blocages

Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, invité de BFMTV ce dimanche 4 février, affirme que la fin des barrages des agriculteurs ne signifie pas que le gouvernement "a réussi à calmer la colère", mais signe plutôt un "sursis" en leur faveur.

"Je ne crois pas du tout que (l'exécutif) a réussi à calmer cette colère. Il a peut-être obtenu un sursis", soutient-il.

"Quand vous entendez (les agriculteurs), je ne crois pas qu'ils disent qu'ils sont ravis des mesures qui sont proposées par le gouvernement", affirme-t-il encore.

"Les raisons profondes de la colère" sans "réponse"

"Les raisons profondes de la colère telles qu'elles ont été exprimées ces dernières semaines n'ont pas trouvé de réponse", assure le député insoumis.

"Les raisons profondes, structurelles de la crise agricole dans laquelle on est aujourd'hui c'est la concurrence déloyale (...) et la question des revenus", développe-t-il ensuite, assurant que sur le premier sujet comme sur le second, "le gouvernement n'a pas apporté de réponse satisfaisante".

"À la place, il a livré en pâture nos réglementations environnementales", accuse Manuel Bompard, en faisant directement référence à la mise sur pause annoncée par le gouvernement du plan Écophyto, censé engager une réduction progressive des pesticides. "Un recul irresponsable de nos ambitions climatiques", dénonce-t-il.

Fin des blocages

Les syndicats de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs (JA) ont été les premiers, jeudi, à appeler à suspendre les blocages après les annonces faites par Gabriel Attal en faveur des agriculteurs.

Deux jours après, les forces de l'ordre ont évacué samedi les derniers blocages du syndicat classé à gauche Confédération paysanne qui n'avait pas suivi le mot d'ordre de la FNSEA et des JA.

Quelques actions se poursuivent malgré tout dans des supermarchés, accusés de presser les prix ou de vendre des produits étrangers.

Parution des premiers décrets

Les premiers décrets, portant l'un sur le gazole et l'autre sur les indemnisations aux éleveurs touchés par la maladie hémorragique épizootique, sont parus ce dimanche au Journal officiel.

Le premier décret va permettre aux exploitants agricoles de demander dès ce mois de février une avance de 50% sur le remboursement partiel de l'accise sur les produits énergétiques (ex-TICPE) concernant notamment le gazole non-routier (GNR), principal carburant des engins agricoles, pour l'année 2024.

Le second décret va notamment permettre une augmentation du taux de prise en charge des frais vétérinaires, qui passe de 80 à 90% pour les éleveurs bovins, touchés depuis plusieurs mois par la maladie hémorragique épizootique (MHE).

Article original publié sur BFMTV.com