Le coût de la vie étudiante atteint un niveau record, selon le rapport annuel de l’Unef

Dans son enquête annuelle sur le coût de la vie étudiante, l’Unef souligne une augmentation « jamais vue » et alerte sur une précarité qui « s’installe dans le temps ».

l’Unef estime qu’en 2023, les étudiants auront à débourser près de 50 € de plus chaque mois pour vivre.
l’Unef estime qu’en 2023, les étudiants auront à débourser près de 50 € de plus chaque mois pour vivre.

VIE ETUDIANTE - C’est « un stade de précarité étudiante majeure, qui s’installe dans le temps », alerte l’Unef dans son rapport annuel sur le coût de la vie étudiante. Publiée ce lundi 14 août, à quelques semaines de la rentrée, l’étude envisage, pour l’année scolaire 2023-2024, une augmentation annuelle atteignant des sommes « jamais vues » en 19 ans.

D’après le syndicat étudiant, il faut s’attendre à 6,47 % de hausse par rapport à 2022, soit près de 50 € de plus à débourser chaque mois pour les étudiants. Une somme importante, dont l’Unef craint qu’elle n’influence fortement les conditions de vie des étudiants, déjà largement touchés par une précarité aggravée ces dernières années.

Des dépenses qui s’alourdissent pour se loger et se nourrir

« [Les étudiants] vont devoir faire des choix entre des dépenses essentielles et se restreindre sur tout un tas de besoins primaires », alerte le rapport. En cause : l’inflation alimentaire et la hausse du prix de l’énergie. Le syndicat étudiant estime l’augmentation du coût de la nourriture pour les étudiants à 14,3 % sur un an, et à 10,1 pour celui de l’électricité %

Parmi les coûts qui s’alourdissent, le loyer reste le poste de dépense principal des étudiants. Et si, dans les résidences Crous, les loyers ont été gelés, les charges ont augmenté « de 3 à 4 % » dans de nombreux logements, souligne le rapport. Dans le locatif privé, les loyers des étudiants auraient augmenté en moyenne de 1,72 %, un chiffre qui varie selon les régions. Parmi les revendications de l’Unef pour lutter contre ces hausses, « la mise en place de l’encadrement des loyers dans l’ensemble des villes universitaires », mais aussi « une meilleure critérisation des APL ».

La réforme des bourses « ne suffira pas »

Dans cet état des lieux, l’Unef évoque en outre une augmentation du coût des transports pour les étudiants non-boursiers, et une hausse des dépenses de santé.

Alors qu’en mars 2023, la ministre de l’Enseignement Supérieur Sylvie Retailleau annonçait une revalorisation des bourses étudiantes, l’Unef déplore que cette réforme survienne après « des années de baisse des aides ». D’après le syndicat, l’augmentation prévue de 500 millions d’euros ne suffira pas à compenser l’explosion d’une précarité étudiante qui a « augmenté de 25,51 % depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017 ».

Pour lutter contre la précarité étudiante, l’Unef réclame notamment la mise en place d’une allocation d’autonomie, la construction de nouveaux logements Crous, et la gratuité des transports en commun pour les jeunes et les étudiants.

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