Le CNR héberge une partie de son site internet chez Amazon - Info HuffPost

(FILES) In this file photo taken on December 17, 2019 this picture shows the logo of US online retail giant Amazon at the distribution center in Moenchengladbach, western Germany. - Amazon is preparing to lay off as many as 10,000 employees, The New York Times reported on November 15, 2022, making the e-commerce behemoth the latest tech giant to unleash a large-scale redundancy plan. (Photo by INA FASSBENDER / AFP)

POLITIQUE - Voilà qui ne va pas faire taire les critiques de ceux qui accusent la Macronie de connivences avec le secteur privé, notamment américain. Drôle de choix que Le HuffPost a découvert le mardi 22 novembre : pour héberger une partie de son site internet, le Conseil national de la Refondation (CNR) - objet politique non identifié censé représenter la nouvelle méthode du président Macron - a trouvé refuge chez… Amazon.

« Nous travaillons avec Bluenove, un prestataire privé spécialisé dans les consultations en ligne qui a remporté l’appel d’offres et une partie du site est effectivement hébergée dans une succursale française d’Amazon à Courbevoie, donc en France », confirment les équipes du CNR au HuffPost, mardi 6 décembre, après dix jours de vérifications.

« Ils sont géniaux ! »

Selon nos informations, les experts chargés de récolter les données qui émanent du site internet du CNR n’étaient pas vraiment au courant qu’une partie du site internet allait se retrouver sur les serveurs d’Amazon Web Services. Il est pourtant aisé de trouver les mentions légales de l’onglet « Je participe » en ligne, comme vous pouvez le voir sur la capture d’écran ci-dessous.

Capture d’écran le 6 décembre des mentions légales de la partie « Je participe » du site internet du CNR.
Le HuffPost Capture d’écran le 6 décembre des mentions légales de la partie « Je participe » du site internet du CNR.

Au-delà du symbole - désastreux - du choix d’Amazon, une entreprise régulièrement épinglée en France et dans le monde pour ses entorses au droit du travail ou à la fiscalité, le CNR « aurait très bien pu choisir un groupe français », se désole un fin connaisseur des dossiers numériques. « La plupart des consultations citoyennes sont hébergées par OVH (leader européen du Cloud, ndlr) », abonde un autre expert de la question, très étonné lui aussi par ce choix. « Ils sont géniaux », ironise une source proche du pouvoir.

« Bluenove qui a l’habitude de travailler avec Amazon nous a indiqué qu’ils sont les meilleurs sur le marché pour que le site soit opérationnel et sécurisé », justifie-t-on en réponse parmi les équipes parisiennes du CNR, avant de rassurer : « Amazon respecte évidemment la loi et le Règlement général sur la protection des données (RGPD, ndlr) : aucune donnée personnelle n’est récoltée par Amazon ».

Dans l’indifférence générale, le CNR poursuit sa route. Le président de la République se rendra jeudi 8 décembre dans la Vienne pour « un CNR territorial » sur le thème de la santé, avant un premier bilan général lundi prochain en « plénier » dans un lieu encore inconnu. Les équipes du CNR semblent déçues que l’initiative ne remporte pas l’adhésion du plus grand monde. Le dernier bilan du HuffPost montrait un intérêt du public en demi-teinte avec seulement 100 000 visites en trois semaines sur son site internet.