Climat : février 2024 bat (encore) un record de température (et c’est très notable en Europe)

Un skieur fait du téléski sur une piste sans neige à la station de ski de Cordon près de Megève, avec le Mont Blanc en arrière-plan en France le 12 février 2024.
OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP Un skieur fait du téléski sur une piste sans neige à la station de ski de Cordon près de Megève, avec le Mont Blanc en arrière-plan en France le 12 février 2024.

MÉTÉO - Encore trop chaud. Février 2024 a été le mois de février le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, et le phénomène est encore plus impressionnant en Europe. À l’échelle du globe, la température moyenne de l’air a été de 13,5 °C, soit 0,81 °C au-dessus de la moyenne des 30 dernières années, selon le dernier rapport de l’observatoire du climat Copernicus. C’est un nouveau record, qui bat de 0,12 °C le dernier établi 2016.

L’Europe, qui se réchauffe deux fois plus vite que le reste du globe, a enregistré un record plus impressionnant encore : en février les températures ont été supérieures de 3,3 °C à la moyenne 1991-2020. En France, le thermomètre a grimpé jusqu’à 27 °C à la mi-février. Ce dernier mois de l’hiver a été particulièrement doux, avec + 3,6 °C au-dessus des normales de saison.

Une température anormale sur les 12 derniers mois

Plus inquiétant encore pour les climatologues, cette tendance, qui s’observe aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, s’inscrit dans la durée. La température moyenne mondiale des douze derniers mois, soit entre mars 2023 et février 2024, est la plus élevée jamais enregistrée : elle dépasse de 0,68 °C la moyenne 1991-2020, et de 1,56 °C la moyenne préindustrielle 1850-1900. « Le mois de février s’inscrit dans la longue série de records des derniers mois », alerte ainsi Carlo Buontempo, directeur du service « changement climatique » chez Copernicus.

« Aussi remarquable que cela puisse paraître, ce n’est pas vraiment surprenant car le réchauffement continu du système climatique conduit inévitablement à de nouveaux extrêmes de température », explique le chercheur. Il précise par ailleurs que « le climat réagit aux concentrations actuelles de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et, à moins que nous ne parvenions à les stabiliser, nous serons inévitablement confrontés à de nouveaux records de température mondiale et à leurs conséquences ».

Anomalies quotidiennes moyennes mondiales de la température de l’air en surface (°C) par rapport aux valeurs estimées pour 1850-1900, tracées sous forme de série chronologique pour chaque année du 1er janvier 1940 au 3 mars 2024.
Source des données : ERA5. Crédit : C3S/ECMWF. Anomalies quotidiennes moyennes mondiales de la température de l’air en surface (°C) par rapport aux valeurs estimées pour 1850-1900, tracées sous forme de série chronologique pour chaque année du 1er janvier 1940 au 3 mars 2024.

Un cercle vicieux pour le changement climatique

Autre indicateur du dérèglement climatique : la température moyenne de la surface de la mer ne cesse d’augmenter. Alors qu’elle avait battu un record historique en août 2023, atteignant 20,98 °C, le mois de février a poussé le curseur encore plus loin, avec 21,06 °C. Or, plus les océans se réchauffent, moins ils absorbent de CO2, ce qui contribue à renforcer la boucle du changement climatique.

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Pendant ce temps, la glace de mer continue de diminuer : en février, elle était inférieure 2 % à la moyenne en Arctique, et de 28 % de la moyenne en Antarctique. Ces valeurs ne sont pas aussi faibles que les dernières années et ne constitue pas des records, bien qu’elles restent impressionnantes aux yeux des chercheurs de Copernicus.

Encore une fois, ce phénomène vient nourrir la boucle du changement climatique. D’une part la fonte des glaces entraîne l’élévation du niveau de la mer, d’autre part elle diminue l’albédo, c’est-à-dire la capacité de la Terre à renvoyer l’énergie solaire. À mesure que la glace fond, il y a de plus en plus de surfaces sombres sur Terre. Problème : ces surfaces conservent la chaleur venue de l’espace.

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