La Clef, le cinéma associatif le plus connu de Paris et soutenu par Martin Scorsese, va rouvrir

 « Les amis de La Clef » annoncent ce mercredi 19 juin avoir racheté La Clef, dernier cinéma associatif de Paris.
Google Maps « Les amis de La Clef » annoncent ce mercredi 19 juin avoir racheté La Clef, dernier cinéma associatif de Paris.

CULTURE - Le sauvetage de ce haut lieu a fédéré le gratin du cinéma d’auteur français. « Les amis de La Clef » ont pu racheter, avec le soutien de grands noms du 7e art comme Martin Scorsese, les murs du dernier cinéma associatif de Paris, né dans la mouvance de mai 1968. Le collectif a indiqué ce mercredi 19 juin avoir déboursé 2,7 millions d’euros pour ce rachat.

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C’est l’aboutissement d’un feuilleton de six ans, pour l’un des rares lieux culturels alternatifs et indépendants à subsister au cœur du Quartier Latin, à Paris, jusqu’ici détenu par le Conseil social et économique (CSE) de la Caisse d’Épargne Île-de-France. C’est aussi tout un symbole pour Paris, une semaine après la fermeture de l’UGC Normandie sur les Champs-Élysées.

Une pratique unique dans le monde

La Clef s’est fait une place à part en offrant une visibilité à des cinéastes africains, asiatiques ou sud-américains peu programmés ailleurs. Et compte bien rester un cinéma militant, pas comme les autres, « lieu de diffusion de films rares ».

Ceux « qui le souhaitent pourront rejoindre le collectif (d’usagers), apprendre à organiser une projection et proposer un film », promettent les repreneurs, qui ont conclu un accord avec le CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) pour légaliser leur pratique, hors du commun dans le monde du cinéma, de séances à prix libre.

Encore beaucoup de travaux

Pendant son combat contre la vente, La Clef a même reçu le soutien de Martin Scorsese, qui s’était fendu l’an dernier d’une vidéo et d’une tribune dans Libération pour soutenir la reprise de la salle. « L’histoire de La Clef doit être préservée d’autant plus précieusement qu’elle a été ramenée à la vie par des personnes qui se sont réunies pour l’amour du cinéma et la liberté qui en découle. La Clef doit rester une salle de cinéma », y clamait la légende de Hollywood.

Au total, les amis de la Clef ont pu réunir deux millions d’euros de dons : 400 000 euros grâce à une campagne de financement participatif réunissant 5 000 donateurs, parmi lesquels les cinéastes Leos Carax, Céline Sciamma ou Mathieu Amalric. Une vente d’œuvres d’art au Palais de Tokyo, à laquelle a contribué notamment David Lynch, a aussi été organisée. Les repreneurs remercient également leurs mécènes, citant La Caisse d’Épargne, Cédric Klapisch et même Quentin Tarantino.

Le parcours d’obstacles n’est toutefois pas terminé. Après une « ouverture éclair » de quatre jours à partir du 27 juin, le lieu aux murs décatis et aux sièges fatigués doit encore réunir 600 000 euros pour des travaux de mise aux normes obligatoires, censés durer un an.

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