Clément Beaune refuse d’aller à la Fête de l’Huma à cause de la présence de Médine

Le ministre des Transports ne veut pas participer au même événement que le rappeur, au coeur d’une polémique sur fond d’antisémitisme depuis cet été.

C’est au tour du ministre des Transports de refuser l’invitation. Clément Beaune a fait savoir ce dimanche 10 septembre qu’il ne viendrait pas à la Fête de l’Humanité le week-end prochain, à cause de la présence du rappeur Médine.

« Je n’irai pas à la Fête de l’Huma », a écrit le ministre sur Twitter ce dimanche 10 septembre, lui qui avait pris part à l’édition 2022. « Je me réjouissais de débattre avec des représentants syndicaux SNCF, comme l’an passé ; j’aime le débat, même quand il est rugueux. Mais je ne peux cautionner la présence de Médine à cet événement », a-t-il expliqué, avant de conclure : « Le débat reprendra, j’y suis toujours ouvert ! »

Contrairement à son invitation aux récentes journées estivales des écologistes et des insoumis, où il a pris la parole lors de débats, Médine a simplement été invité à se produire musicalement à la Fête de l’Huma 2023.

Avant Clément Beaune, un autre cadre du parti présidentiel avait annulé sa présence à l’événement, qui se déroulera sur l’ancienne base aérienne 217 du Plessis-Pâté, en Essonne, du 15 au 17 septembre.

Stéphane Séjourné a lui aussi décliné l’invitation

« J’apprends ce jour la présence du rappeur Médine. Je suis sûr que vous comprendrez alors mon choix de ne plus vouloir participer au même événement qu’une personnalité connue pour avoir tenu des propos antisémites », avait ainsi écrit le 21 août le chef de Renaissance Stéphane Séjourné à son homologue communiste Fabien Roussel, selon une information de RMC que Le HuffPost était en mesure de confirmer.

Depuis plusieurs semaines, Médine est au cœur d’une polémique pour des propos tenus sur les réseaux sociaux.

Le rappeur, 40 ans et huit albums au compteur, est accusé d’antisémitisme pour avoir fait un jeu de mots douteux à propos de Rachel Khan (une essayiste juive et petite fille de déportée), la qualifiant de « Reskhanpée » après que celle-ci l’a assimilé à un « déchet », en lien avec sa présence chez EELV.

Une sortie qui nourrit le procès en antisémitisme fait par une partie de la classe politique à Médine, procès également alimenté par certaines prises de position anciennes (comme le geste de la quenelle). À noter toutefois que le rappeur havrais, engagé contre le racisme et les discriminations dans ses textes ou interviews, était rapidement revenu sur son tweet douteux, en expliquant qu’il faisait référence au parcours professionnel de son interlocutrice. Il avait présenté ses excuses pour cette « formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes ».

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