Clémence Guetté, Marine Tondelier, Manuel Bompard... Qui pour représenter le Nouveau Front populaire à Matignon?
Arrivée en tête du second tour des élections législatives, la gauche doit se trouver un leader. Les composantes du Nouveau Front populaire devraient annoncer dans les prochains jours le nom de celui qui sera proposé comme futur Premier ministre à Emmanuel Macron. Mais comment rassembler les écologistes, les socialistes, les insoumis et les communistes autour d'une même proposition?
Les négociations, débutées dès dimanche soir, se poursuivent entre LFI, PS, EELV et PCF. Sur LCI, Jean-Luc Mélenchon a maintenu "vouloir faire partie de la solution, pas du problème" et a appelé à la "stabilité", une manière de ne pas s'imposer, sans s'exclure cependant.
"Et si c'était elle?"
Il a aussi souligné la "règle" qui a toujours été appliquée en période de cohabitation: le Premier ministre devra être issu des rangs du plus grand groupe parlementaire, et donc des insoumis (une dizaine de députés de plus que les socialistes) .
Interrogé sur les noms de Manuel Bompard et de Mathilde Panot, Jean-Luc Mélenchon a ajouté explicitement celui de Clémence Guetté, députée du Val-de-Marne, coordinatrice de son programme lors de la dernière élection présidentielle et secrétaire générale du groupe insoumis à l'Assemblée nationale entre 2017 et 2022.
Une déclaration qui n'est pas tombée dans l'oreille de sourds: dès lundi soir, des centaines de militants insoumis appelaient à la nomination de celle qui a participé aux négociations avec EELV, le PCF et le PS sur le programme du Nouveau Front populaire. "Et si c'était elle?" s'interrogeait même le député LFI François Piquemal sur les réseaux sociaux.
Mais le mouvement de Jean-Luc Mélenchon n'étant pas majoritaire au sein de l'alliance, la nomination d'un insoumis au poste de Premier ministre, envisagée avant le premier tour, n'est pas garantie. Signe de cette éventualité, dimanche soir, l'ancien candidat à la présidentielle appelait Emmanuel Macron à nommer un "Premier ministre du Nouveau Front populaire".
"Faire consensus" au sein de l'alliance
Au lendemain du second tour, Marine Tondelier a décrit le "portrait-robot" du futur locataire de Matignon: être aligné sur le programme, être une "figure qui doit apaiser et réparer le pays", faire consensus au sein de l'alliance et avoir la compétence et l'expérience nécessaire pour exercer le pouvoir.
Des conditions auxquelles répond Clémence Guetté, nettement moins clivante que Jean-Luc Mélenchon, un homme qui ne cocherait pas la case du consensus. À l'opposé, le nom de François Hollande, bien qu'expérimenté, semble aussi être exclu.
Mais d'autres responsables politiques peuvent prétendre au poste. À commencer par la secrétaire nationale des écologistes, qui a gagné en influence ces derniers jours lors de la campagne des élections législatives.
"Je ne veux par principe exclure personne"
Du côté du Parti socialiste, qui a doublé son nombre de sièges et talonne désormais les insoumis à l'Assemblée nationale. Au point de devenir le premier groupe et donc d'avoir un Premier ministre issu de ses rangs? "On va voir quelles sont les affiliations. Il y a les ultramarins, il y a tous ceux qui étaient dans le Front populaire sans être affiliés à telle ou telle formation politique", a expliqué Olivier Faure sur Franceinfo.
"Je souhaite que cette personnalité soit quelqu’un qui soit capable de dialoguer avec l’extérieur, de ne pas s’enfermer", a expliqué le Premier secrétaire du PS. "Je ne veux par principe exclure personne".
Reste encore à trouver le nom d'un socialiste qui sera accepté par La France insoumise, qui malgré les dissidences, devrait être le parti avec la délégation la plus nombreuse à l'Assemblée nationale.
D'autres hypothèses ont déjà été annoncées publiquement, comme celle de Clémentine Autain, par exemple, avant le premier tour des législatives. Olivier Faure expliquait le choix se fera "par consensus" ou par "vote" des différents députés de gauche. La proposition du "consensus" ayant été jugée acceptable par LFI.
Cette désignation pourrait se faire en incluant dans les négociations les noms des futurs ministres. Tout comme ceux des futurs principaux responsables à l'Assemblée nationale, et notamment la présidence du Palais Bourbon. Réélu dans les Landes, l'ex-chef du groupe PS Boris Vallaud a ainsi souligné que les socialistes ont des "choses à dire et des responsabilités à prendre", peut-être à Matignon... ou au perchoir.