Cinquante ans après sa mort, Bruce Lee reste un “symbole universel de résistance”

Bruce Lee à 6 ans, en 1946. Né à San Francisco, l’acteur sino-américain est mort brutalement le 20 juillet 1973 à Hong Kong, à seulement 32 ans.. PHOTO ANONYME/WIKIMEDIA
Bruce Lee à 6 ans, en 1946. Né à San Francisco, l’acteur sino-américain est mort brutalement le 20 juillet 1973 à Hong Kong, à seulement 32 ans.. PHOTO ANONYME/WIKIMEDIA

Bruce Lee a quitté ce monde il y a déjà cinquante ans, le 20 juillet 1973, à 32 ans seulement. Plusieurs de ses films sont ressortis au cinéma outre-Manche, pour marquer ce demi-siècle d’héritage, rapporte The Independent.

Et pour cause : l’acteur a joué un rôle majeur dans le septième art et la représentation de la communauté asiatique sur le grand écran.

Bruce Lee est né à San Francisco, puis a grandi à Hong Kong, avant de revenir aux États-Unis à 18 ans, rappelle The Guardian.

“À l’époque [dans les années 1960], les hommes asiatiques au cinéma étaient soit des domestiques, d’horribles fourbes ou des idiots aux dents longues (souvent joués par des acteurs blancs)”, explique le quotidien britannique.

Mickey Rooney dans “Diamants sur canapé” (1961), de Blake Edwards, dans le rôle de Mr. Yunioshi. Ce personnage est souvent cité comme étant une des pires représentations d’une personne d’origine asiatique au cinéma. Le “Stanford Daily”, journal étudiant de l’université Standford, aux États-Unis, explique : “Le personnage est pensé pour être comique, mais la comédie se fait aux dépens de ses origines. Non seulement ce parti pris alimente les stéréotypes négatifs, mais il est déshumanisant, Yunioshi devenant une caricature.”. CAPTURE d’ÉCRAN DE LA BANDE ANNONCE/WIKIMEDIA

Avant d’être connu, Bruce Lee avait déclaré qu’il deviendrait une vedette plus renommée que Steve McQueen et James Coburn, raconte The Independent.

Ce à quoi, Stirling Silliphant, scénariste récompensé aux Oscars, a répondu : “Tu es un Chinois dans un monde d’hommes blancs. C’est impossible.”

Bruce Lee s’entraînant au wing chun, un art martial traditionnel chinois, avec le célèbre maître Yip Man, en 1953. Selon “The Independent”, les paroles de Silliphant étaient plus empreintes d’“amour vache” que de racisme. Elles “résument le combat de Bruce Lee à Hollywood. Les décisionnaires américains pensaient qu’un acteur asiatique ne serait jamais rentable dans un rôle principal masculin”. . PHOTO ANONYME/WIKIMEDIA

Comme le raconte The Guardian, le chemin de Bruce Lee vers la consécration n’a pas été sans embûches. Il n’a, par exemple, joué qu’un rôle secondaire dans la série Le Frelon vert (1966).

“L’affront ultime”, comme le formule le quotidien britannique, est arrivé avec la série Kung Fu (1970). Le rôle principal a été donné à David Carradine, qui n’avait ni ascendance chinoise ni connaissances en arts martiaux.

De retour à Hong Kong en 1971, Lee a “révolutionné” le cinéma d’arts martiaux, note The Independent, avec des films tels que Big Boss, La Fureur de vaincre ou La Fureur du dragon.

Le succès de ces longs métrages a “finalement” attiré l’attention de Hollywood, raconte The Guardian.

Bruce Lee dans “Opération Dragon”, de Robert Clouse (sorti en France en 1974). Première coproduction entre Hong Kong et Hollywood, comme le rappelle “The Independent”, le film a rendu Bruce Lee célèbre en Occident. Il est sorti après la mort de l’acteur. . Photo WARNER BROS./CONCORD PRODUCTION /COLLECTION CHRISTOPHEL/AFP
Bruce Lee dans “Opération Dragon”, de Robert Clouse (sorti en France en 1974). Première coproduction entre Hong Kong et Hollywood, comme le rappelle “The Independent”, le film a rendu Bruce Lee célèbre en Occident. Il est sorti après la mort de l’acteur. . Photo WARNER BROS./CONCORD PRODUCTION /COLLECTION CHRISTOPHEL/AFP

“Il y a en lui l’incarnation du Chinois puissant, dominateur, très viril, et fier de ses origines. Il est le héros vengeur du racisme. Ses films ont cette dimension sociale, pour les Chinois de Hong Kong mais aussi pour les Asiatiques aux États-Unis.”

Frank Djeng, expert en cinéma d’arts martiaux, à The Independent[...] Lire la suite sur Courrier international