CINE CLUB CLIMAX. Thorium, la face gâchée du nucléaire

Mardi 22 novembre 2022, à 19h30, le Ciné Club Climax propose au cinéma Le Grand Action, à Paris, un documentaire consacré à l’histoire des réacteurs à sels fondus, des années 1960 à aujourd’hui. Après le documentaire, un débat sera animé par Cédric Villani. Sciences et Avenir - La Recherche est partenaire de cet événement.

Sommes-nous prêts pour une nouvelle filière nucléaire ? C’est la question que pose en creux ce documentaire de 2016, réalisé par Myriam Tonelotto, qui porte sur l’histoire des réacteurs à sels fondus. Et si c’est de l’histoire, c’est parce que cela fait près de 70 ans que ce type de réacteur est étudié, sans jamais avoir percé sur le plan industriel. Les raisons de cet échec apparaissent clairement dans ce documentaire, dont le fil rouge est le personnage du physicien américain Alvin Weinberg (1915-2006) qui, dessiné en animation, narre les soubresauts de cette recherche à laquelle il a activement participé côté États-Unis.

"Ce type de réacteur est un mange-tout"

Le principe général d’un réacteur nucléaire est celui d’une machine à vapeur, avec une réaction de fission contrôlée dont la chaleur élève la température de l’eau ; celle-ci se transforme en vapeur grâce à laquelle une turbine produit de l’électricité. Avant même qu’Enrico Fermi ne fasse diverger la première réaction de fission en 1942, à Chicago, Eugene Wigner – le célèbre physicien – avait déjà conçu un premier design de réacteur nucléaire à combustible solide. Le combustible était de l’uranium, le refroidissement se faisait par eau et le modérateur de neutrons – qui permet de réduire la quantité de matière fissile dans le réacteur – du graphite.

Les types de réacteurs possibles étaient légion, car toutes les combinaisons des trois éléments fondamentaux (combustible, refroidissement, modérateur) sont a priori envisageables. Les physiciens du laboratoire d’Oak Ridge, dans le Tennessee, où ces études sont menées à partir des années 1950 calculent même que l’on peut obtenir 1.000 types de réacteurs possibles. Finalement, celui qui l’emporte et qui reste aujourd’hui dominant est ce que l’on nomme le réacteur à eau pressurisé (REP en français). Le combustible est l’uranium 235 – radioactif –, le refroidissement se fait avec de l’eau à haute pression, qui sert aussi de modérateur. L’industrie civile s’en empare[...]

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