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La Fleur de Buriti, film de João Salaviza et Renée Nader Messora.  - Credit:Prod
La Fleur de Buriti, film de João Salaviza et Renée Nader Messora. - Credit:Prod

Cinéma : La Fleur de Buriti, manifeste pour le Brésil indigène

 - Credit: ©  Karo Filmes-Entre Filmes/SP
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Présentée au dernier Festival de Cannes dans la sélection Un certain regard, La Fleur de Buriti a reçu une récompense inédite baptisée « Prix d'ensemble ». Façon de récompenser aussi bien le couple de réalisateurs brésiliens – João Salaviza et Renée Nader Messora – que leurs comédiens krahô, issus d'un peuple autochtone du Tocantins (dans le centre du Brésil). Façon aussi de dire toute l'originalité de ce film.

S'y mêlent des séquences documentaires et de la fiction poétique pour raconter trois personnages : la presque adolescente Jotàt, sa mère, Patpro, et l'oncle de celle-ci, qui est chaman. À travers ces trois-là et leurs combats écologiques et politiques – celui de Patpro contre l'administration Bolsonaro, celui du chaman contre les braconniers d'oiseaux exotiques – se raconte le traumatisme d'un peuple qui a subi les massacres de la part des colons et les persécutions pendant la dictature et qui lutte aujourd'hui contre des forces écrasantes afin de protéger son territoire.

Le fond paraît tragique et, lorsque Patpro se rend à Brasilia pour manifester, la brutalité de la ville et du monde moderne prend à la gorge. Mais, avec sa capacité à saisir le quotidien dans son ampleur métaphysique, La Fleur de Buriti insuffle une formidable énergie vitale. On n'oubliera pas les jeux d'enfants pleins de malice, les esprits qui rôden [...] Lire la suite