Yahoo Actualités CHRONIQUE. Chine : séjour en "terra incognita" ou expédition vers le futur ?
Jean-Gabriel Ganascia, professeur à Sorbonne Université et chercheur en intelligence artificielle, raconte dans sa nouvelle chronique "l'expérience déconcertante" vécue lors d'un récent séjour en Chine.
Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°928, daté juin 2024.
Je suis retourné en Chine au début du mois de mars où j'ai vécu une expérience déconcertante. Non seulement, le pays s'est beaucoup construit, modernisé et enrichi depuis quinze ans, ce que nous savons tous, mais le numérique y prend désormais une part considérable, au mépris parfois des libertés individuelles.
Il n'y a plus de billets de banque, ni de pièces de monnaie. On n'accepte que très rarement les cartes de crédit étrangères. En pratique, on ne paie plus qu'au moyen d'applications disponibles sur son téléphone, comme WeChat. Pour disposer d'un compte, on doit être parrainé par une personne abonnée à ce réseau depuis au moins six mois.
Réseaux sociaux bloqués et applications filtrées
Les plateformes permettant de passer des appels vocaux, telles WhatsApp ou Viber, ne fonctionnent pas, sauf Skype. Les réseaux sociaux occidentaux, Meta, X ou LinkedIn, sont bloqués. On n'a pas accès à la plupart des journaux, en particulier au Monde. À cela il faut ajouter que toutes les applications Google sont filtrées ; ainsi en va-t-il de Google Maps, des comptes courriels Google et du moteur de recherche du même nom, aussi bien que de tous les autres d'ailleurs, mis à part Baidu, à condition de le faire dans la langue chinoise…
Bien sûr, il est possible de passer outre en utilisant un réseau virtuel personnel (VPN). Beaucoup de Chinois le font, même si c'est interdit ; à défaut, ils n'auraient aucune idée des toutes dernières innovations technologiques, par exemple des progrès récents en IA générative avec ChatGPT.
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Une arrestation permise par l'IA
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