Christine Ockrent : « Xi Jinping ne traite pas ses milliardaires à la russe, c’est plus subtil »

Le président chinois Xi Jinping, ici le 6 avril 2023.  - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP
Le président chinois Xi Jinping, ici le 6 avril 2023. - Credit:LUDOVIC MARIN / AFP

C'est le dernier à avoir disparu, et l'effroi s'en est propagé jusque chez des startupeurs et financiers français qui le connaissaient bien : Bao Fan, PDG fondateur de China Renaissance, manque à l'appel depuis fin février. Il a fallu plusieurs jours pour que son entourage découvre qu'il « coopère » avec une enquête judiciaire. Dans le monde des affaires de l'empire du Milieu, son visage de moine shaolin incarne le génie des investissements dans la Tech chinoise. Incapables de le joindre, ses équipes ont été contraintes de suspendre la cotation de son groupe – mauvais présage, alors que, dans les cas les plus bénins, les patrons gardent accès à leurs avocats pour continuer de signer les documents indispensables à leurs affaires.

Ce n'est en réalité que la dernière victime des purges de Xi Jinping contre les riches chinois, qui n'ont pas ralenti en dix ans de règne sans partage. Alors même que les Bill Gates et les Bettencourt de Chine ont une espérance de vie (en liberté) de plus en plus courte, des hommes et des femmes aussi puissants et renommés que les grandes fortunes françaises ou américaines s'évanouissant dans la nature comme de parfaits anonymes, le sujet a rarement intéressé les médias français. Christine Ockrent corrige cet angle mort dans un livre très fouillé, L'Empereur et les milliardaires rouges (Éditions de l'Observatoire).

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