Trop de choix tue le choix !

Tant de produits inconnus, tant de packaging inventifs : on croit rêver. Et puis vient le temps de choisir.  - Credit:Soledad Bravi
Tant de produits inconnus, tant de packaging inventifs : on croit rêver. Et puis vient le temps de choisir. - Credit:Soledad Bravi

C'est le même sketch chaque fois ou presque. Des heures d'errance sur les plateformes, de débats familiaux tendus et de bandes-annonces à la chaîne pour finir excédés, à 22 heures passées, par louer la dernière comédie française en date : en général une daube…

Quand l'autre soir, après avoir hésité des heures entre un vieux long-métrage de Sidney Lumet, le dernier film de Cédric Kahn ou le génial Winter Break déjà vu au cinéma, nous nous sommes, je ne sais par quel mystère, retrouvés à visionner en famille l'effarant Chasse gardée, une immense nostalgie m'a saisie. Qu'il était bon, le temps où le nombre de chaînes se limitait à trois et où le film du soir commençait à 20 h 30 pétantes. Qu'il était bon, le temps où on n'avait pas le choix.

Un sentiment de déréliction

Désormais, l'offre de séries et de longs-métrages disponibles en VOD est telle qu'elle m'évoque irrésistiblement le rayon frais de l'hypermarché normand où il m'arrive, une ou deux fois dans l'année, de faire des courses. Pour le citadin accoutumé aux petits magasins, la section yaourts de ces méga grandes surfaces est d'abord une source d'émerveillement complet… Tant de produits inconnus, tant de promos imbattables, tant de packaging inventifs : on croit rêver.

Et puis vient le temps de choisir. On pousse son caddie aller-retour, les tympans déchirés par le mec des promos qui s'égosille au micro, on ouvre et referme avec de moins en moins de conviction les vitrines réfrigérées, on commence à caill [...] Lire la suite