Les choix culture du « Point » : refaire le match Degas-Manet ou traquer un sniper

Édouard Manet (1832–1883) Nana (1877), huile sur toile.  - Credit:Hamburger Kunsthalle / MANETDEGAS-bpk/Hamburger Kunsthalle/Elke Walford
Édouard Manet (1832–1883) Nana (1877), huile sur toile. - Credit:Hamburger Kunsthalle / MANETDEGAS-bpk/Hamburger Kunsthalle/Elke Walford

La légende veut que l'amitié entre Manet et Degas ait débuté au Louvre, où les deux génies – le premier déjà célèbre, le second encore inconnu – se rendent régulièrement pour copier les maîtres de la Renaissance italienne. Admirable dessinateur, Degas conçoit une fascination pour son aîné de deux ans, qu'il croque plusieurs fois assis, le regard perdu dans le vide. Il le peint aussi chez lui, affalé dans un canapé tandis qu'il écoute sa femme, Suzanne, jouer du piano. Ce tableau de 1868 – venu du musée de Kitakyushu au Japon – provoque une brouille lorsque Degas découvre que son ami a découpé la partie du tableau où apparaissait le profil de son épouse…

Manet contre-attaque : sa Madame Manet au piano, où Suzanne apparaît dans la même position et le même salon, est une réponse bien sentie à son confrère. L'amitié reprend, toujours volcanique : Degas voudrait que Manet rejoigne le mouvement impressionniste, Manet reste fidèle aux salons officiels. Les thématiques se répondent : champs de courses, cocottes dénudées, scènes de plage… Au musée d'Orsay, l'exposition magistrale « Manet-Degas » nous conduit d'émerveillement en émerveillement tout en nous faisant découvrir l'histoire de cette amitié complexe, où émulation et rivalité se confondent.

« Manet-Degas », jusqu'au 23 juillet au Musée d'Orsay.

Prendre la route sur The National

Ils n'ont pas choisi leur nom par nationalisme, mais parce qu'il ne voulait rien dire. Les cinq membres de The National cherchaient un [...] Lire la suite