Les choix culture du « Point » : balade bucolique ou road-trip meurtrier ?

Jean Dujardin, tête d'affiche du film de Denis Imbert, Sur les chemins noirs, en salle.  - Credit:Apollo Films
Jean Dujardin, tête d'affiche du film de Denis Imbert, Sur les chemins noirs, en salle. - Credit:Apollo Films

« Il y a au début du livre (de Sylvain Tesson) une très belle phrase qui résume son voyage en parlant d'une “vie réduite à sa plus simple expression” », note Jean Dujardin, tête d'affiche et producteur de Sur les chemins noirs, film pédestre de Denis Imbert adapté du récit éponyme de Sylvain Tesson (Gallimard, 2016). Zoom arrière : en 2014, l'écrivain-aventurier de 42 ans chute de la toiture d'un chalet à Chamonix (Haute-Savoie). Fracturé et réveillé du coma, il souffre de graves séquelles, physiques et psychologiques. Comme il le dit lui-même : « J'avais pris cinquante ans en huit mètres. » Pour se réparer, il se lance un défi : traverser la France à pied en suivant une diagonale du Mercantour au Cotentin. Marcher, arpenter les « chemins noirs » de l'ancienne France rurale et piétonne, à l'écart des routes. Rééduquer son corps, mais aussi embrasser l'hyper ruralité en savourant l'imprévu, le mystère, tout ce qui fait la substance de la vie.

Avec une seule caméra, Denis Imbert suit Jean Dujardin, sac à dos et bâtons de marche, sur les anciennes pistes muletières du Mercantour où les pieds glissent sur les pierriers. L'occasion d'épouser de façon quasi tellurique les secrets d'une nature grandiose qui ne se laisse pas facilement conquérir, de revenir aux choses essentielles : allumer un feu, dormir à la belle étoile, se laisser guider par la lenteur. Il s'agit d'un long chemin vers la rédemption, la renaissance que l'acteur joue de façon minimaliste afin d'ê [...] Lire la suite