Le choix de la COP29 à Bakou en Azerbaïdjan, un « régime dictatorial », choque ces élus français

COP29 en Azerbaïdjan : la « honte » et le « déshonneur » dénoncent ce dimanche 17 décembre huit grands élus, dont Anne Hidalgo et Xavier Bertrand.
montage photos AFP COP29 en Azerbaïdjan : la « honte » et le « déshonneur » dénoncent ce dimanche 17 décembre huit grands élus, dont Anne Hidalgo et Xavier Bertrand.

POLITIQUE - Une « COP de la honte et de déshonneur, pour la France, l’Union européenne et les démocraties ». Dans La Tribune dimanche ce 17 décembre, huit grands élus de droite et de gauche n’y vont pas de main morte pour dénoncer l’organisation de la 29e conférence de l’ONU sur le changement climatique en Azerbaïdjan. Bakou accueillera effectivement la COP29 du 11 au 22 novembre 2024, selon une décision adoptée lundi à Dubaï par la COP28.

Malgré l’accord de la COP28 à Dubaï, les sommets sur le climat sont-ils encore crédibles ?

« Sa tenue serait en effet inévitablement utilisée par le régime pour se blanchir de ses agressions et de ses atteintes au pluralisme et aux droits de l’homme », accusent les maires de Paris (Anne Hidalgo, PS), Montpellier (Michaël Delafosse, PS), Strasbourg (Jeanne Barseghian, EELV), les présidents de région Île-de-France (Valérie Pécresse, LR), Occitanie (Carole Delga, PS) et Hauts-de-France (Xavier Bertrand, LR), ainsi que le chef de file des sénateurs LR, Bruno Retailleau, et l’ancienne maire de Marseille, Michèle Rubirola (EELV).

Comme un « blanc-seing donné au régime dictatorial »

Déjà, ces grands élus dénoncent la décision d’organiser une conférence sur le climat dans un pays dépendant des hydrocarbures. « 90 % de l’économie de l’Azerbaïdjan dépend du pétrole et du gaz », rappellent-ils. Des critiques similaires avaient été formulées par des scientifiques et des associations environnementales cette année en amont de la tenue de la COP28 à Dubaï.

Dénonçant la répression de Bakou vis-à-vis de ses opposants, y compris en dehors de son territoire, les signataires estiment également que cette « désignation scandaleuse » est comme un « blanc-seing donné au régime dictatorial du clan mené par (le président) Ilham Aliev ». Ils ajoutent que le Président de la république d’Azerbaïdjan a ordonné début décembre une élection présidentielle anticipée, et « peut désormais effectuer un nombre illimité de mandats dans un déni démocratique absolu. »

Ce choix vient de surcroît après son « coup de force militaire contre l’Arménie et le Haut-Karabakh ». L’enclave séparatiste arménienne a en effet été reconquise entièrement en septembre dernier par l’Azerbaïdjan, lors d’une offensive éclair.

« Il est impératif de mettre fin à l’impunité du régime de Bakou. Pour cela nous appelons instamment la France et l’Union européenne à tout faire pour qu’un autre lieu soit trouvé afin d’accueillir la COP29 », concluent les huit élus, qui pointent aussi le « système de corruption » mis en place par Bakou pour « étendre son influence en Europe ».

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