Chine : le PCC écrit son refus de l’indépendance de Taïwan dans sa charte

BEIJING, CHINA - OCTOBER 22: (L-R) Chinese President Xi Jinping,Members of the Standing Committee of the Politburo of the Communist Party of China Li Zhanshu ,Wang Huning , Han Zheng attend the closing ceremony of the 20th National Congress of the Communist Party of China (CPC) at the Great Hall of the People on October 22, 2022 in Beijing, China. China's Communist Party Congress is concluding today with incumbent President Xi Jinping expected to seal a third term in power. (Photo by Lintao Zhang/Getty Images)

CHINE - Le Parti communiste chinois a décidé ce samedi 22 octobre d’inclure pour la première fois dans sa charte une mention sur l’opposition de Pékin à l’indépendance de Taïwan, selon une résolution rendue publique à la clôture du congrès du PCC.

Le congrès « accepte d’inclure dans la charte du parti des déclarations sur (...) l’opposition résolue et la dissuasion des séparatistes qui cherchent à obtenir l’indépendance de Taïwan », indique la résolution.

Dimanche 16 octobre, à l’ouverture du congrès du Parti communiste qui lui a confié un troisième mandat historique, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé qu’il comptait « réunifier » Taïwan à la Chine, par la force si nécessaire.

Une invasion de Taïwan dès 2022 ou 2023 ?

Il y a deux jours, l’armée américaine a dit devoir se tenir prête à répondre à une potentielle invasion de Taïwan par Pékin dès cette année, signe d’une inquiétude croissante face aux intentions de la Chine envers l’île.

L’amiral Michael Gilday, chef des opérations navales américaines, était interrogé le 20 octobre par l’Atlantic Council sur la possibilité que Pékin se saisisse de Taïwan d’ici 2027. « Il ne s’agit pas seulement de ce que dit le président Xi, c’est la façon dont les Chinois se comportent et ce qu’ils font », a déclaré Michael Gilday au think tank, soulignant que ces vingt dernières années, Pékin a mis à exécution chacune de ses promesses plus tôt qu’annoncé.

« Donc, quand nous parlons de 2027, dans mon esprit, cela (signifie) 2022 ou potentiellement 2023 », a-t-il ajouté.  « Je ne peux pas exclure cette possibilité. Je ne veux pas du tout être alarmiste en disant cela. C’est juste que nous ne pouvons pas l’écarter ».

« Nous ne renoncerons jamais au recours à la force »

Les commentaires de l’amiral Gilday interviennent au lendemain des avertissements du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Ce dernier avait affirmé que Pékin souhaitait s’emparer de Taïwan « à un rythme beaucoup plus rapide » qu’envisagé auparavant, ajoutant qu’une « Chine très différente » avait émergé sous Xi. Le parti communiste chinois n’a jamais contrôlé Taïwan mais Pékin estime que cette île autonome fait partie intégrante de son territoire.

Washington maintient historiquement une politique d’« ambiguïté stratégique » à propos d’une éventuelle intervention militaire américaine si Taïwan était attaqué par la Chine. Cette politique vise autant à dissuader la Chine d’envahir Taïwan qu’à empêcher les dirigeants de l’île de provoquer Pékin en déclarant formellement son indépendance. Dans ce cadre, les États-Unis vendent notamment des armes à Taïpei, dans le but de se défendre.

« Nous œuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique (de Taïwan), mais nous ne renoncerons jamais au recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires », a déclaré Xi Jinping lors du congrès du PCC dimanche. « La réunification de la patrie doit être réalisée et sera réalisée », a-t-il ajouté, condamnant tout « séparatisme et ingérence » étrangère dans cette affaire.

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