En Chine, le barrage hydroélectrique Kamtok menace des milliers de Tibétains

Un projet de barrage hydroélectrique dans la province chinoise du Sichuan menace des milliers de Tibétains, dont de nombreux moines. Au moins deux villages et six monastères doivent céder la place au barrage Kamtok, selon un nouveau rapport de Turquoise Roof et Tibet Watch. Ces ONG craignent aussi des conséquences néfastes pour l’environnement. La chercheuse Tenzin Choekyi, l’une des autrices du rapport, répond aux questions de Heike Schmidt.

RFI : Quelle menace le barrage Kamtok fait-il peser à la fois sur les riverains et sur l’héritage culturel tibétain ?

Tenzin Choekyi : La construction du barrage hydroélectrique Kamtok (Gangtuo en chinois), qui doit générer à terme 1,1 million de kilowatts, a été décidée il y a une dizaine d’années par le gouvernement chinois. C’est un projet géré par l’entreprise d’État China Huadian Group, qui a signé en mars dernier un accord stratégique avec l’entreprise allemande Siemens dans la région de Kham, gouvernée par la province du Sichuan, dans le sud-ouest de la Chine. La population tibétaine du comté de Derge, qui vit sur les deux rives de la rivière Dri Chu (Jinsha en chinois), rejette ce mégaprojet et refuse d’être déplacée de force. À aucun moment, ces populations n’ont été consultées. Plus de 4 000 habitants seront chassés de leurs villages natals et de leurs terres ancestrales pour être relogés ailleurs, sur des sites modernes sans âme ni histoire.

Combien de villages et de monastères seront-ils démolis ?

Depuis février dernier, des manifestations ont eu lieu, durement réprimées par les autorités.


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