La Chine à la conquête de la face cachée de la Lune
La sonde spatiale chinoise Chang'e 6 s'apprête à marquer l'histoire de l'exploration de la Lune. Clone de Chang'e 5, à laquelle on doit le premier retour d'échantillons lunaires orchestré par Pékin en 2020, elle a pour objectif d'en rapporter cette fois-ci de sa face cachée, une zone où la Chine est le seul pays à s'être posé jusqu'ici.
Pour y parvenir, les Chinois ont adopté l'option la plus complexe, qui leur a parfaitement réussi en 2020 : un rendez-vous en orbite entre une minifusée et un satellite, vers lequel la précieuse cargaison est transférée dans une capsule. « On peut faire plus simple sur la Lune, mais Pékin voit sans doute plus loin. Car il s'agit d'un passage obligé pour réaliser un retour d'échantillons martiens ou même pour ramener à bon port des humains depuis le satellite naturel de la Terre », note Pierre Bousquet, sous-directeur adjoint des projets d'exploration et vols habités au Cnes, partenaire du projet.
Une zone invisible depuis la Terre
L'engin, d'environ 8 tonnes et constitué de quatre modules – orbiteur, atterrisseur, module de remontée, capsule de rentrée atmosphérique –, devrait être lancé le 3 ou le 4 mai par la fusée chinoise Longue Marche 5 de la base spatiale de Wenchang. Sa croisière durera à peu près quatre jours avant que le vaisseau ne s'insère en orbite, vers le 9 ou 10 mai.
Puis commenceront des manœuvres permettant d'arriver à l'orbite prévue pour la descente du module de surface vers le 27 ou 28 mai. Les opérations au [...] Lire la suite