Le Chili de Gabriel Boric supprime le poste de première dame

L’affaire aura pris neuf mois et provoqué quelques polémiques. Irina Karamanos, la compagne du président chilien Gabriel Boric, a confirmé, le jeudi 29 décembre, qu’elle quittera, dès ce samedi 31, le palais présidentiel de La Moneda. La première dame du pays, comme le veut la tradition, y détenait un bureau et dirigeait une équipe en tant que présidente de six fondations à caractères social, culturel ou éducatif notamment.

Reprise notamment par le quotidien de centre droit La Tercera, elle a précisé :

“C’est une étape qui nous rend fiers, car elle permet de changer le regard que l’on peut avoir d’un couple présidentiel ou des stéréotypes culturellement associés à ce rôle de première dame.”

Irina Karamanos, 33 ans, anthropologue et chercheuse spécialisée en éducation, d’ascendance grecque et allemande, diplômée entre autres de l’université de Heidelberg, vit en couple avec Gabriel Boric, 36 ans, depuis 2019.

Un gouvernement de 14 femmes pour 10 hommes

Elle est également militante du Front féministe du parti Convergencia Social du jeune chef de l’État élu le 19 décembre 2021 avec près de 56 % des suffrages et investi le 11 mars 2022. Ouvertement féministe, Gabriel Boric est à la tête d’un gouvernement qui compte plus de ministres femmes – 14 – que d’hommes – 10.

Sur son avenir, Irina Karamanos a précisé : “Je vais renforcer mon rôle de militante dans mon parti et aussi évoluer professionnellement dans mes domaines.”

Elle pourrait également suivre son compagnon dans certains voyages officiels à l’étranger. Quant aux fondations qu’elle présidait, les dirigeants seront désormais nommés par les ministères concernés.

Symboles patriarcaux de l’État

Cette démission avait été l’une des promesses de campagne de Gabriel Boric, une promesse qui cependant n’avait pas été tenue après son investiture. Comme le rappelle, depuis Santiago, le site El País América, “la décision de Karamanos d’assumer la charge [de première dame] avait déclenché les critiques de voix importantes du mouvement féministe”, Le site cite d’ailleurs l’une de ces voix celle d’une chercheuse en sciences de l’Éducation :

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