Chez Twitter, l’ultimatum d’Elon Musk crée des départs par centaines

La presse américaine évoque une vague massive de départs après qu’Elon Musk a exigé des salariés qu’ils s’engagent à travailler de manière « exceptionnelle ».

INTERNET - Combien resteront-ils ? La question se pose chez Twitter depuis qu’Elon Musk a lancé un ultimatum aux salariés de l’entreprise. Trois semaines après le rachat du réseau social, le fantasque milliardaire qui a déjà licencié la moitié du personnel a demandé aux employés rescapés de la première vague de licenciements de choisir entre se donner « à fond, inconditionnellement », et partir.

Depuis jeudi 17 novembre, on ne compte plus les messages d’employés qui choisissent de partir plutôt que de rester dans cet environnement. « Je suis peut-être exceptionnelle, mais (...) je ne suis pas inconditionnelle », a par exemple tweeté Andrea Horst, dont le profil LinkedIn affiche encore « Responsable de la chaîne d’approvisionnement (survivante) chez Twitter ». Elle a ajouté le hashtag « #lovewhereyouworked », c’est-à-dire « Aime l’endroit où tu as travaillé », comme des dizaines d’autres salariés annonçant leur choix sur la plateforme.

Selon plusieurs médias américains, des centaines d’employés ont choisi de partir. La moitié des 7.500 employés du groupe californien ont déjà été licenciés il y a deux semaines par le multimilliardaire, et quelque 700 salariés avaient déjà démissionné pendant l’été, avant même d’être sûrs que l’acquisition aurait lieu.

Elon Musk ironise sur la fin de Twitter

Jeudi soir, de nombreux utilisateurs du réseau social, notamment des ex-collaborateurs, des journalistes et des analystes, se demandaient donc si la fin de Twitter serait proche.

« Et... nous venons d’atteindre un nouveau pic d’utilisation de Twitter, lol », a ironisé Elon Musk, qui a racheté la plateforme pour 44 milliards de dollars le 27 octobre. Il a aussi tweeté un drapeau de pirate à tête de mort et un mème (image parodique), montrant un homme au visage d’oiseau bleu, posant devant une tombe aussi masquée d’un oiseau bleu, comme si Twitter assistait, hilare, à son propre enterrement.

Jeudi après-midi, Twitter a prévenu tous les employés que les bâtiments de l’entreprise étaient temporairement fermés et inaccessibles, même avec un badge, d’après un courrier interne publié par plusieurs médias américains.

« Les bureaux rouvriront lundi 21 novembre. Merci pour votre flexibilité. Merci de continuer à vous conformer au règlement interne en vous abstenant de discuter d’informations confidentielles sur les réseaux sociaux, avec la presse ou ailleurs », indique le message.

Des messages anti-Musk sur le batiment

Jeudi soir, des messages anti-Elon Musk ont été projetés sur la façade du siège de l’entreprise à San Francisco, juste à côté du logo, dont « Elon Musk, ferme-la », « Stop au Twitter toxique » ou « En avant vers la faillite », d’après des photos de Gia Vang, une journaliste de l’antenne locale de la chaîne NBC.

Des dizaines d’employés actuels et surtout passés se sont retrouvés jeudi soir dans un « Spaces », les salons audio de la plateforme, pour se soutenir et évoquer de bons souvenirs. Des salariés qui ont choisi de rester, ont évoqué leur attachement indéfectible au réseau social et leur désir de le voir survivre et même renaître.

« Je n’ai pas de mots, je suis juste reconnaissante de pouvoir dire que j’ai réussi à avoir le job de mes rêves et à accomplir plus que je n’aurais jamais cru possible. Ça a été une grande aventure », a tweeté jeudi Deanna Hines-Glasgow, une « Ex Tweep », le surnom des employés de Twitter.

« À tous les Tweeps qui ont décidé qu’aujourd’hui serait leur dernier jour : merci d’avoir été des collègues incroyables à travers les hauts et les bas. J’ai hâte de voir ce que vous ferez ensuite », a déclaré Esther Crawford, directrice des produits en développement de la plateforme, une des rares responsables qui n’ont ni démissionné ni été congédiés, et qui soutiennent encore publiquement le fantasque dirigeant.

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