Une chercheuse récompensée pour une découverte importante réalisée sans animaux de laboratoire

La chercheuse Maria Shutova a développé, avec son équipe, un modèle expérimental plus pertinent que l'utilisation de souris pour étudier le psoriasis, une maladie de la peau.

Maria Shutova, maître-assistante au Département de médecine et au Centre de recherche sur l’inflammation de la Faculté de médecine de l’Université de Genève (Suisse), a été récompensée du Prix 3R. Celui-ci distingue une recherche permettant une avancée scientifique notable tout en limitant l'expérimentation animale.

Une maladie qui touche entre 2 et 3% de la population mondiale

Remis le 4 juin 2024, ce 9e prix récompense donc Maria Shutova et ses travaux sur le psoriasis, une maladie inflammatoire de la peau due à un renouvellement accéléré des cellules de l'épiderme. Celui-ci provoque des squames et une réaction inflammatoire. Le psoriasis touche entre 2 à 3% de la population mondiale. En France, c'est environ 2% des personnes qui sont touchées, selon les estimations de l'Inserm.

Les traitements actuels ne sont, en outre, pas exempts d'effets secondaires. Et l'origine de la maladie reste encore mal comprise. Les travaux du Dr Shutova avaient pour objectif d'étudier les mécanismes moléculaires intervenant dans le psoriasis. Ils ont conduit à la publication d'une étude le 17 mars 2023 dans la revue IScience.

Les souris, un modèle imparfait pour l'étude du psoriasis

La scientifique et son équipe se démarquent notamment dans le modèle utilisé, qu'ils ont eux-mêmes développé. Alors que des souris sont normalement exploitées, et même si ce modèle est, dermatologiquement, peu adapté, eux ont choisi de se baser sur des cultures in vitro de peau humaine.

"Des cellules de peau humaine non différenciées et d’épiderme humain reconstruit leur ont permis de reproduire fidèlement les processus de différenciation et de stratification de la peau humaine. Les scientifiques ont ensuite modélisé l’inflammation typique du psoriasis en stimulant leurs cellules en culture avec un cocktail de cytokines - de petites protéines impliquées dans la communication cellulaire et les réactions immunitaires", détaille un communiqué de l'université suisse. Ce modèle, maintenant établi, pourra être u[...]

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