Chauffard de Lorient: six ans de prison dont un avec sursis pour le conducteur

Le conducteur du véhicule a été condamné à six ans de prison, dont un avec sursis. Kylian Le Reste, 22 ans, est accusé d'avoir percuté deux enfants en juin 2019 à Lorient, tuant le premier et blessant grièvement le second.

Kylian Le Reste, jugé pour avoir percuté avec son véhicule Bunyamin, 9 ans, et Samet, 7 ans, en 2019 à Lorient, tuant le premier et blessant grièvement le second, a été condamné à six ans de prison dont un avec sursis, avec mandat de dépôt pour homicide involontaire aggravé, blessures involontaires, conduite sans permis avec récidive et non assistance à mineur en danger.

Gaëlle Taugeron, sa passagère et ex-compagne, écope d'un an de prison avec sursis assorti d'un sursis probatoire de deux ans et d'une obligation de travail et de soins pour non assistance à mineur de 15 ans en danger.

La famille "soulagée de cette décision"

"Ce qu'il fallait, c'est que ces deux personnes soient condamnées et reconnues coupables des faits qui leur sont reprochés et c'est le cas", a réagi Me Philippe Courtois, avocats des parties civiles, "La famille est soulagée de cette décision, de cette sanction ferme qui est importante".

Me Archibald Celeyron, avocat de Kylian Le Reste, a estimé qu'il n'y aurait "a priori" pas d'appel, sans faire davantage de commentaires.

"Ça s'est passé tellement vite"

Le 9 juin 2019, après un refus d'obtempérer, Kylian Le Reste avait percuté une voiture sans faire de blessés, avant de faucher sur un trottoir les deux jeunes cousins, frôlant un troisième. Il avait redémarré avant de s'arrêter et de s'enfuir avec sa passagère.

"Ça s'est passé tellement vite, entre le stress, l'adrénaline, je n'arrivais pas à contrôler tout ça. Je n'ai pas souvenir de les avoir vus", a déclaré le prévenu, déjà condamné pour conduite sans permis. Il a toutefois reconnu avoir vu "des silhouettes".

"Mon client n'avait plus la maîtrise de son véhicule. Quoi qu'il fasse, il n'aurait pas pu éviter la percussion", a assuré son avocat, Me Archibald Celeyron.

Quand le conducteur apprend peu après, par un ami, qu'il a percuté deux enfants, il explique avoir été "bouleversé", sans être "prêt à assumer".

D'une voix faible, Gaëlle Taugeron, a reconnu avoir eu "conscience des chocs", pensant qu'il s'agissait du "trottoir". "Je ne savais pas où je regardais, j'étais apeurée", a décrit la jeune femme, jugée pour non-assistance à mineur en danger.

Une "scène de guerre"

Très ému, le conducteur du véhicule percuté décrit une "scène de guerre". "J'ai vu les corps des enfants rebondir sur la porte du garage (...) Quand je suis arrivé, le corps d'un des enfants semblait désarticulé. Quelques secondes après mon arrivée, il est décédé sous mes yeux", a déclaré Cédric Raverdy.

Samet, aujourd'hui âgé de neuf ans, souffre de graves séquelles physiques et cognitives. Il a notamment perdu l'usage d'un bras et doit être assisté pour tous les actes de la vie courante. Quasi mutique, il a simplement déclaré avoir envie de "retourner à l'école".

Diyar, dix ans, qui souffre du "syndrome du survivant" et a été éclaboussé du sang de ses cousins, a expliqué être rentré chez lui sans rien dire "de peur d'être grondé". "Il n'est pas comme avant, il se réveille la nuit, tremble. Toute la famille est morte", a lancé son père. Interrogée, la mère de Bunyamin s'est effondrée en larmes.

Article original publié sur BFMTV.com

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