JO de Paris 2024: ce chaudron ne ressemble pas à l'image que l’on peut tous se faire d'un chaudron

Dans ses ateliers, à Ivry-sur-Seine, Mathieu Lehanneur, le designer de Paris 2024, présente sa création. "Quand je le vois je l'aime, j'en suis heureux. J'ai un petit souvenir de toutes les difficultés que l’on a traversé. Notamment les contraintes techniques. Je suis heureux que l’on soit parvenus à le faire".

Posé sur une caisse en bois, ce chaudron de 95kg et 1m15 de haut, est bien particulier. "Ce chaudron ne ressemble pas à l'image qu'on peut tous se faire d'un chaudron. On a peut-être trop lu Astérix. Ce chaudron-là, c'est un anneau d'acier qui semble flotter au-dessus d'un relief d'eau. Et cette eau, n'est pas de l'eau. Elle est créée par une feuille de métal déformée avec effet miroir", explique Lehanneur avec le sourire.

Un chaudron design tout en acier qui avait pour but de représenter la fraternité. "Je voulais arriver à un objet le plus simple et symbolique possible. Si l’on demande à un enfant de dessiner la fraternité ou un rassemblement, la première chose qui lui vient c'est un rond. Donc c’a été de faire cet anneau, le plus simple possible, le plus pur possible et cet anneau doit embarquer de la technique, de la technologie, parce qu'il doit s'embraser, accueillir une flamme", souligne le designer.

Il a fallu répondre à certaines contraintes techniques. "La principale contrainte technique c'est que la flamme vient du gaz et qu'on doit constituer tout le circuit de gaz qui doit être ultra sécurisé". Cet anneau de couleur "or pale assez doux", rappelle celle de la flamme. "C’est une teinte obtenue en mélangeant une médaille d'or, argent et bronze". Il est posé sur trois pieds, où circulera le gaz pour allumer la flamme. "Et à l'intérieur de l’anneau, il y a un tuyau perforé de centaines de micro-trous, va permettre à la flamme d’apparaître", détaille Mathieu Lehanneur.

"Le chaudron sera dans toutes les villes étapes"

Seulement vingt exemplaires du chaudron ont été fabriqués. "Huit sur le relais olympique, on a besoin d'en envoyer aussi sur le relais en outre-mer. Et douze pour le relais paralympiques", explique Delphine Moulin, la directrice des célébrations des Jeux olympiques. "Le chaudron sera dans toutes les villes étapes, dans 65 sites. Tous les soirs, le dernier porteur viendra embraser le chaudron et on finira la journée avec ça. C'est emblématique et un moment symbolique. On aura souvent des gens connus ou un peu moins mais c'est quelque chose de symbolique", souligne Delphine Moulin.

Son premier embrasement sera mercredi 8 mai prochain, à Marseille, lors de l’arrivée de la flamme sur le sol français. "À l'heure où je vous parle, il y a une petite frustration, parce que l'objet derrière moi n'est pas encore fini. Il manque presque la majeure partie qui est le feu lui-même. Malheureusement, je ne peux pas l'allumer. Il peut s'allumer qu'avec le feu sacré, celui qui vient d'Olympie. Je meurs d'envie de vous le montrer dans sa vraie vie. C'est bientôt, même moi je trépigne d'impatience", sourit Lehanneur.

Seules les équipes d’ArcelorMittal, qui ont fabriqué le chaudron, ont pu le voir embrasé. Une fierté pour l’entreprise française d’avoir fait partie du projet. "Il est magnifique, on est très heureux d'être dans cette aventure. On est impatient de le montrer aux gens, de voir leurs émotions. Nous de l'avoir mis en œuvre, et d'avoir fait essais pour être sûr qu'il fonctionne, fait qu’on a déjà vu l'outil en état de marche.  C'est beau, j'espère que ça renverra beaucoup d'émotions", raconte Eric Niedziela, président d’ArcelorMittal France.

Et comme la flamme, cet objet doit résister à tous les temps. Aucune inquiétude pour Mathieu Lehanneur, tout a été pensé. "Ça tient et il y a aucun risque. On est passé par pleins de tests dans des conditions extrêmes de vent, de pluie, quelques soient les conditions, pour être sûr que la flamme est belle, se déploie, et ne s'éteint pas. Je suis détendu avec ça".

Article original publié sur RMC Sport