Chants antisémites dans le métro : et vous, qu’auriez-vous fait ?

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Une rame de métro bondée, des chants antisémites et pronazis entonnés sous le regard de passagers sidérés… Et vous, qu'auriez-vous fait ? La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 31 octobre, et pour laquelle le parquet de Paris a ouvert une enquête, pose la question de notre responsabilité morale face à l'abjection.

Et incite à s'interroger sur la définition du véritable courage, dans un contexte de flambée des actes antisémites. Pour Le Point, la philosophe Laurence Devillairs, autrice d'Être quelqu'un de bien (PUF, 2019), commente ce cas pratique.

« Nique les juifs et Nique ta mère,
Vive la Palestine Ouais Ouais,
Nique les juifs et les grands-mères,
On est des nazis et fiers »

Y’a pas à dire. L’#antisemitisme vit ses plus belles heures… �� pic.twitter.com/vDgcRzY2EQ

— Rémi Kasprzyk (@KasprzykRemi) November 1, 2023

Le Point : Une passagère du métro a filmé sa réaction stupéfaite, ainsi que celle de sa voisine de rame, devant des chants antisémites. Est-ce une manière de dénoncer la haine antijuive, ou au contraire de s'en rendre complice ?

Laurence Devillairs : En voyant cette vidéo, on comprend que la banalisation du mal, déjà en cours, naît de notre complicité silencieuse. Pas seulement celle des passagers, mais aussi la nôtre, spectateurs. Car le mal commence toujours par la permission que nous lui donnons. Filmer cet événement revient à le gadgétiser, comme s'il s'agissait d'un bêtisier : « Ouah, il s'est passé quelque chose dans ma station de [...] Lire la suite