Cette championne d’échecs de 9 ans va devenir la plus jeune joueuse d’Angleterre lors des prochaines Olympiades

Bodhana Sivanandan affronte un adversaire, qui a 67 ans de plus qu’elle, lors du Congrès International d’Échecs de Hastings.
Hastings International Chess Congress (X) Bodhana Sivanandan affronte un adversaire, qui a 67 ans de plus qu’elle, lors du Congrès International d’Échecs de Hastings.

PRODIGE - Une fillette pas tout à fait comme les autres. À seulement 9 ans, l’anglaise Bodhana Sivanandan va bientôt devenir la plus jeune personne à avoir jamais représenté l’Angleterre lors d’un tournoi d’échecs international. La prodige londonienne a été sélectionnée mardi 2 juillet l’équipe féminine de son pays à l’occasion des Olympiades d’échecs, qui se tiendront en Hongrie en septembre prochain.

À huit ans, ce joueur d’échecs est le plus jeune à avoir battu un grand maître

Une annonce à laquelle la petite fille a réagi avec beaucoup de sang-froid : « J’ai appris la nouvelle hier, à mon retour de l’école, lorsque mon père me l’a annoncée », a déclaré Bodhana Sivanandan à la BBC mercredi. « J’étais contente. J’espère que j’aurai de bons résultats et que j’obtiendrai un autre titre. »

L’arrivée de la fillette marque un écart de presque 15 ans entre elle-même et l’autre benjamine de l’équipe, la joueuse Lan Yao âgée de 23 ans. « C’est un grand honneur et j’ai hâte de faire partie d’une équipe », a affirmé l’écolière.

Et les éloges de Malcom Pein, responsable de l’équipe d’échecs anglaise, ne font que souligner le talent de Bodhana Sivanandan, « la plus remarquable prodige que les échecs britanniques aient jamais connu ». Et de s’enthousiasmer sur l’avenir brillant de l’écolière : « C’est excitant, elle est en passe de devenir l’une des meilleures joueuses britanniques de tous les temps. »

Il y a deux ans, la jeune fille avait déjà fait ses preuves en remportant les trois championnats du monde d’échecs pour les moins de huit ans dans trois catégories différentes : le jeu classique, où un match dure plusieurs heures, le jeu rapide, d’une heure maximum, et le blitz, de trois minutes seulement.

Future « grand maître », selon le responsable de l’équipe

Mais c’est maintenant pour des matchs contre des adversaires bien plus âgés que Bodhana Sivanandan doit se préparer avant Budapest : « Les jours d’école, je m’entraîne environ une heure par jour », explique-t-elle. « Le week-end, je participe généralement à des tournois, mais lorsque ce n’est pas le cas, je m’entraîne pendant plus d’une heure. »

Le père de la fillette est, lui aussi, épaté par ses aptitudes : « Je suis diplômé en ingénierie, tout comme ma femme, mais je ne suis pas bon aux échecs », a-t-il expliqué à la BBC. « J’ai essayé quelques parties de ligue, mais j’étais très mauvais », admet-il.

Pour Bodhana Sivanandan, cette grande aventure a commencé lors de la pandémie. « Un des amis de mon père nous a ramené quelques sacs [d’objets] lorsqu’il est retourné en Inde (...) Parmi eux, il y avait un échiquier et j’étais intéressée par les pièces, alors j’ai commencé à jouer », raconte l’écolière avec simplicité. Un passe-temps qui lui « fait du bien » et l’aide pour « beaucoup d’autres choses, comme les maths », continue-t-elle.

Pour Malcom Pein, il ne fait aucun doute que la prodige réalisera son rêve d’un jour devenir un « grand maître » des échecs, plus haut titre international. Et la fillette ne manque pas d’ambition, car elle vise le titre avant d’entrer au collège. Il ne lui reste donc plus qu’une année pour battre l’actuel record de la personne la plus jeune à décrocher ce titre prestigieux, détenu par l’américain Abhimanyu Mishra depuis 2021, alors qu’il n’avait que douze ans.

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