Chaleur : c’est quoi le stress thermique, qui pourrait causer de sérieux dégâts cet été

SANTÉ - Mourir de chaud, c’est possible. Les cas ne sont malheureusement pas rares, lors des vagues de chaleur. Récemment au Mexique, en Inde ou encore en Grèce ces deniers jours, la chaleur tue. On apprenait encore mercredi soir que 922 pèlerins sont morts pendant le hajj en Arabie saoudite. Cette année, lors de ce grand pèlerinage musulman annuel, les températures ont dépassé la barre des 52 degrés Celsius, un seuil dangereux pour le corps humain.

Arabie saoudite : plus de 900 pèlerins sont morts pendant le hajj, surtout à cause de la canicule

Ces morts sont dues à ce qu’on appelle le stress thermique, un phénomène causant l’augmentation de la chaleur interne d’un organisme à cause d’un environnement chaud. Les effets sur le corps humain sont multiples entre la déshydratation, les difficultés de circulation sanguine, un pouls rapide, des crampes, de l’épuisement, des insolations mais aussi et surtout des problèmes cardiovasculaires. Le stress thermique peut également s’avérer mortel (dans 15 à 25 % des cas) comme l’explique une étude menée à l’université d’Hawaï, publiée en 2018.

Les personnes les plus à risque sont les jeunes et les personnes âgées. Avec le réchauffement climatique, le bilan ne cesse de s’alourdir. En 2023 en France, plus de 5 000 personnes sont décédées à cause de la chaleur. Cette même année, l’Europe a subi un nombre de jours records de « stress thermique extrême ». Plus récemment en Inde début juin lors des élections législatives, la chaleur a tué au moins 33 agents de votes dans le seul état de l’Uttar Pradesh, au nord du pays.

L’humidité, facteur X

Le stress thermique se déclenche au-dessus de 26 degrés. Au-delà, on parle de stress thermique, découpé en quatre catégories de chaleur au fur et à mesure qu’elle augmente (modéré, fort, très fort et extrême). Ce dernier pallié survient lorsque la température dépasse les 46 °C.

Il n’y a pas que la chaleur qui rentre en compte. Le stress thermique est aussi influencé par la vitesse du vent, l’ensoleillement ou encore la chaleur émise par l’environnement. Pour ce dernier, un exemple est qu’il fait plus chaud en ville car les matériaux (béton, goudron, etc.) absorbent davantage les rayonnements solaires.

Mais l’un des éléments qui influence le plus le stress thermique, c’est l’humidité. Les scientifiques parlent ainsi de température humide, à savoir le mix entre le taux d’humidité et la chaleur. Concrètement, l’humidité de l’air empêche la sueur de s’évaporer et l’organisme de réguler sa température. Il suffit de six heures d’exposition à 35 °C avec un taux d’humidité de 100 % pour tuer une personne en bonne santé.

Il ne faut pas forcément qu’il fasse 35 °Tw (TW est l’échelle utilisée, prenant en compte la chaleur et l’humidité) pour que la chaleur soit mortelle. Il suffit pour cela de se pencher sur la canicule de 2003. Lors de cet extrême climatique, en France, la chaleur humide n’a pas excédé les 28°TW. Et pourtant, avec plus de 70 000 morts, cet épisode de chaleur est historiquement le plus mortel.

Objectif survie

Il s’avère que ce stress thermique est bien plus meurtrier que n’importe quel phénomène météorologique extrême (ouragan, inondation etc.). Chaque année, près d’un demi-million de personnes en sont victimes selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui précise toutefois que ces chiffres sont très partiels. En effet le bilan pourrait être beaucoup, beaucoup plus élevé.

Et il est difficile d’être optimiste en regardant la suite. La fréquence des canicules humides a déjà doublé en 40 ans. Les températures humides dépasseront régulièrement les 35°TW si la planète se réchauffe de plus 2 °C d’ici la fin du siècle, et plus d’un milliard de personnes feront face à du stress thermique extrême.

Problème, les solutions pour survivre à ce genre d’épisodes ne sont pas légion. La transpiration ? Lorsque le taux d’humidité dans l’air est de 100 %, la sueur ne s’évapore pas, et donc la chaleur du corps non plus. Pour maintenir votre corps à la bonne température, l’idéal est de respectif les gestes simples d’hydratation, de rester à l’ombre et dans les endroits frais. Il est également conseillé de pratiquer une activité physique d’endurance, et de l’adapter aux périodes de chaleur ce qui permet au corps de se mobiliser et mieux réagir face à la chaleur.

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