"C'est nouveau pour moi": son premier essai, le rythme, la concurrence... Antoine Dupont confie ses sensations avec l'équipe de France de rugby à 7

Antoine Dupont, comment vous sentez-vous après cette victoire contre l'Australie?

Ça fait plaisir d'avoir gagné ces trois premiers matchs et d'avoir pu attaquer ce match aussi pour moi. Hier j'ai commencé avec des petits bouts de minutes pour avoir un avant-goût, aujourd'hui j'ai pu passer un peu plus de temps sur le terrain, ça fait un peu plus mal au jambes mais ça fait plaisir!
Qu'est-ce que ça change le 7?

Bah tout, on se rend compte des efforts qu'il faut. Ça dépend des scénarios des matchs mais dès qu'il y a un gros sprint dans un sens, il n'y a personne qui s'arrête de jouer, il faut toujours se battre jusqu'à la dernière action, on voit des mecs revenir jusqu'au dernier mètre donc il ne faut jamais rien lâcher. Sur sept minutes à sept sur le terrain on comprend vite que ça va être dur physiquement.

Comment vous habituez-vous à ces changements de rythme?

Comme je peux. J'avais fait du travail supplémentaire avec le club tout le mois de janvier pour commencer à m'habituer et j'ai pu passer pas mal d'entraînements avec les gars aussi pour me rendre compte des espaces, de la vitesse et du déplacement. J'essaie d'être au mieux. J'apprends encore, comment avoir de meilleures courses, comment bien gérer mes efforts. Mais il y a des fois où il n'y a pas besoin d'avoir beaucoup de gestion, il faut juste courir et ne rien lâcher.
Pensez-vous que cette victoire contre l'Australie puisse être un match libérateur pour vous? Y avait-il de la frustration?

De la frustration, c'est un bien grand mot. Mais évidemment que 3 minutes ou 4 minutes ça passe très vite. Après je viens d'arriver sur le circuit avec ces mecs, il faut que je sois patient et que je sois bon dès que j'ai du temps de jeu. Ça fait plaisir de passer plus de temps sur le terrain, ça me fait apprendre plus rapidement.
Y avait-il de l'appréhension avant cette première titularisation?

Ouais bien sûr, comme avant le tournoi et avant les premiers matchs. Après on avait un certain confort après avoir gagné les deux premiers matchs assez largement. Même si, pour avoir meilleur tirage possible, il fallait gagner. J'ai pu être dans de bonnes conditions, j'avais des mecs expérimentés autour de moi donc ça s'est fait assez naturellement. Le match a bien démarré donc c'était plus facile.
Vous avez reçu une ovation pour votre entrée en jeu au premier match contre les Etats-Unis vendredi...

J'essaie de pas trop y faire attention. Pour le moment je ne me sens pas trop légitime d'avoir une ovation ici. Il y a des mecs qui sont sur le circuit qui ont marqué des dizaines d'essais et qui ont fait des dizaines et des dizaines de tournois. Moi c'est mon premier donc je vais rester humble pour le moment et apprendre, passer du temps sur le terrain pour être le plus à l'aise possible.
Comment gérez-vous le fait de jouer deux matchs par jour, la récupération...?

Je suis un peu le mouvement, c'est nouveau pour moi ce format de jouer deux matchs par jour, un tournoi sur trois jours. C'est nouveau de gérer la fatigue, la gestion, les repas, tout ça. Je suis le groupe, il y a des mecs expérimentés, le staff est expérimenté aussi donc je leur fais confiance pour me mettre dans les meilleures conditions.
Vous avez marqué votre premier essai. Il y a beaucoup plus d'espaces à 7 qu'à XV, comment gérer ça?

Il faut faire attention à ça parce que l'on voit des faux trous partout donc il faut d'abord respecter nos principes de jeu mais après il ne faut pas perdre de vue l'initiative et ce jeu qu'est le rugby. Au final quand on voit un espace, il faut arriver à le prendre. Il faut que j'arrive à trouver cette balance-là entre faire jouer et jouer les coups quand ils sont bons. Là j'avais de l'espace donc je l'ai tenté.

Article original publié sur RMC Sport