Dans la centrale nucléaire de Zaporijjia, la fusion du coeur d'un réacteur menace si l'alimentation électrique est coupée

Quel serait le pire scénario à Zaporijjia, la centrale nucléaire occupée par les Russes dans une région où les combats s'intensifient ? Même si tous les réacteurs sont à l'arrêt, la fusion des cœurs reste un risque important. Le point avec l'Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire (IRSN).

La situation de la centrale de Zaporijjia reste préoccupante, après l'alerte du 6 mai 2023 de l'AIEA, l'Agence internationale de l'Energie atomique. "La centrale n’est alimentée que par une seule ligne électrique externe, le site est toujours occupé par les militaires russes et les combats dans la région s’intensifient", précise le 17 mai 2023 l'Institut de Radioprotection et Sûreté Nucléaire dans une note. Tous les réacteurs de la centrale de Zaporijjia sont à l’arrêt, mais une alimentation électrique externe reste indispensable pour assurer la sûreté de la centrale de façon pérenne. Or "une seule ligne d’alimentation électrique de 750 kV est actuellement opérante pour assurer le fonctionnement des systèmes de refroidissement des assemblages combustibles".

En cas de défaillance de cette alimentation électrique, 20 groupes électrogènes de secours sont disponibles pour prendre le relai et assurer l’alimentation électrique de la centrale. Mais s'ils venaient à être mis hors service également, ou à être simplement inopérants, alors "l’échauffement du cœur des réacteurs conduirait, dans des délais estimés de l’ordre d’une dizaine de jours pour le dernier réacteur arrêté le 11 septembre 2022, à la fusion du cœur, entraînant des rejets radioactifs dans l’environnement" précise l'Institut de Fontenay-aux-Roses.

"La composition en radioactivité du cœur d’un réacteur évolue en fonction du temps depuis son arrêt"

Le sixième et dernier réacteur en activité de la centrale a été mis en arrêt en septembre 2002, et compte tenu de ces mois écoulés "les rejets en iode notamment, bien qu’importants, seraient bien plus faibles que pour un réacteur en fonctionnement, du fait de la décroissance radioactive". La fusion du combustible entreposé dans la piscine, située dans l’enceinte de confinement du réacteur, interviendrait ensuite, entraînant des rejets supplémentaires.

Situation de la centrale de Zaporijjia, en Ukraine, et de son environnement (cliquez sur la carte pour l'agrandir)[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi