Centenaire de Gabriel Fauré : quand la France (re)découvre son Beethoven

Gabriel Fauré succombe à une pneumonie, en novembre 1924, à l'âge de 79 ans.  - Credit:World History Archive / World History Archive/ABACA
Gabriel Fauré succombe à une pneumonie, en novembre 1924, à l'âge de 79 ans. - Credit:World History Archive / World History Archive/ABACA

Avec les journées Fauré intime, qui débutent le 25 janvier à la Philharmonie de Paris, s'ouvre l'année Gabriel Fauré, à l'occasion du centenaire de la mort de ce grand génie trop peu célébré dans son pays natal. S'il ne connaît pas un succès immédiat, l'Ariégeois de naissance, élève de Camille Saint-Saëns, finit pourtant sa vie salué de toutes parts, en véritable statue du Commandeur. Directeur du Conservatoire de Paris et organiste en chef de la Madeleine, il est adulé par les esprits éclairés de la Belle Époque, et reçoit, par exemple, cette missive de Marcel Proust : « Je n'aime, je n'admire, je n'adore pas seulement votre musique, j'en ai été, j'en suis encore amoureux. » Lorsqu'il succombe à une pneumonie, en novembre 1924 (il est âgé de 79 ans), Gabriel Fauré a même droit à des funérailles nationales en « son » église de la Madeleine.


Étrangement, au fil du siècle, son souvenir s'efface, tout au moins chez le grand public. « On l'a longtemps perçu comme un compositeur de musique de salon », explique le pianiste Simon Zaoui, qui a enregistré avec le Quatuor Strada une intégrale de sa musique de chambre (Horizons I et II chez Aparte Music). On en a fait quelque chose de sucré, presque du easy listening. En fait, on se limitait à sa première période en ignorant le cheminement du compositeur, ce parcours qui permet de mesurer son génie… C'est un peu comme si on réduisait Beethoven aux vingt premières années de sa vie. »

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