"Cela ne m'atteint pas": dans le Jura, un maire visé par des tags homophobes le jour de Noël

Indignation dans la commune d'Éclans-Nenon dans le Jura: des tags homophobes visant le maire Gabriel Bremond ont été retrouvés le 25 décembre au matin, rapporte France 3 Bourgogne-Franche-Comté. Sur plusieurs murs et abribus, on peut lire "le maire s'envoie en l'air", "pedophyle (sic), maire en rute", "Gabriel en port jarrtelle (sic)" ou encore "enfant en danger".

Le maire a déclaré à BFMTV avoir "déposé plainte contre X ce mardi 26 décembre pour injures à caractère homophobe et dégradation de bien public".

"Cela ne m'atteint pas! Je suis homosexuel, je ne le cache pas", a-t-il ajouté.

Gabriel Bremond a également signalé à France 3 qu'il fallait que "ça s’arrête tout de suite".

"La commune est atteinte, la mairie est atteinte et on ira jusqu’au bout des choses. L’idiotie humaine n’a pas de limites. Mais c’est très grave. Je trouve que certains citoyens n’ont pas évolué et c’est dommage", a-t-il déploré.

L'édile "ne pense pas que cela soit un habitant de la commune qui soit à l'origine de ces tags" car il affirme à BFMTV "ne pas avoir d'ennemi dans la commune".

"Tout simplement odieux"

Après la découverte de ces tags réalisés dans la nuit du 24 au 25 décembre, "l'incompréhension" et "l'indignation" règnent dans ce village de 376 habitants. De nombreux administrés ont apporté leur soutien au maire, tout comme des anonymes ou encore la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales, Dominique Faure.

"Ce qui est arrivé au maire d’Éclans-Nenon est tout simplement odieux, je condamne ces actes avec la plus grande fermeté", a-t-elle déclaré à BFMTV. "Je lui ai témoigné de mon soutien le plus complet et j’ai souhaité le remercier pour le travail qu’il mène au quotidien, avec tout son cœur et toute son énergie, au service des habitants de sa commune".

Elle ajoute: "Nous ne baisserons pas les bras pour protéger les élus, c’est le sens des mesures que j’ai portées pour le gouvernement cet été. Je veux le dire à tous ceux qui imaginent s’en prendre à un élu, nous serons intraitables."

La ministre est notamment à l'origine de la création cette année du centre d’analyse et de lutte contre les atteintes aux élus (CALAE).

Selon les chiffres du gouvernement, les faits de violences contre les élus ont augmenté de 32% entre 2021 et 2022. Les maires sont victimes des trois-quarts de ces violences.

Dans une enquête du Cevipof, parue le 19 novembre dernier dans Le Monde, 69% des maires interrogés déclaraient avoir déjà été victimes d'incivilités, soit 16 points de plus qu'en 2020, et 39% avoir subi injures et insultes. Les violences physiques restant quant à elle rares.

Le ministère de l'Intérieur table sur une nouvelle hausse de faits de violences contre les élus de 15% en 2023.

Article original publié sur BFMTV.com