Les Cassandre et les Gracques

« Ça va très mal se finir », prédit David Djaïz. Haut fonctionnaire surdiplômé devenu auteur et entrepreneur, cette Cassandre n'a pas conservé un souvenir ému de son passage à l'Élysée. Emmanuel Macron lui avait confié, en septembre 2022, le « pilotage » du Conseil national de la refondation. Lancé à coups de feu d'artifice, ce « machin » a produit autant d'effets qu'un pétard mouillé. Djaïz n'a pas attendu un an avant de claquer la porte, pointant un « défaut de pensée stratégique du gouvernement et de la technostructure ». Dans le portrait que lui consacre Samuel Dufay, cet angoissé lucide met en garde : « La France peut connaître une énorme crise des finances publiques ou une révolte sociale, à côté de laquelle les Gilets jaunes et les agriculteurs seraient des gâteaux apéritifs. » On connaît le destin des sombres prédictions de Cassandre : jamais elles ne furent crues ni entendues.

► CARENCE(S).« L'heure de la dernière chance a sonné », alertent à leur tour les Gracques. Fidèles à leurs valeurs sociales et libérales, ces agitateurs d'idées avancent dans une tribune quelques propositions pour éviter la faillite. S'il veut s'attaquer, comme il le prétend, à l'invraisemblable déficit qui menace d'entraîner le pays dans les grandes profondeurs, le gouvernement devra s'armer de courage. L'idée lumineuse qu'il a opportunément fait fuiter ce week-end, tel un ballon d'essai dans l'opinion, est de nature à nous faire douter de sa détermination à réformer comme a [...] Lire la suite