Cash Investigation - "C'est atroce", "J'ai mal pour elle", "Il a détruit sa vie" : les internautes scandalisés par l'épreuve de Kate, publiée sur des plate-formes porno à son insu

Ce jeudi 28 septembre 2023, Cash Investigation a dévoilé son enquête sur le business du porno. Lors du reportage, l'épreuve traversée par Kate, dont des vidéos très intimes se sont retrouvées sur Pornhub et qui a tout perdu à cause de cela, a beaucoup peiné les internautes.

Capture écran France 2 direct/Cash Investigation
Capture écran France 2 direct/Cash Investigation

"Porno : un business impitoyable", était le titre de la nouvelle enquête de Cash Investigation diffusée ce jeudi 28 septembre 2023 sur France 2. Entre banalisation des violences sexuelles, problème d'accès des mineurs et de consentement, le document a mis en exergue les conséquences très sombres de ce business en ligne. Les journalistes ont ainsi rencontré une certaine Kate, qui a fait une effroyable découverte en 2020 : un partenaire avec lequel elle avait eu une relation sexuelle il y a dix ans, a posté à l'époque deux vidéos d'elle en pleins ébats, sans son consentement. Durant toutes ces années, celles-ci ont malheureusement eu le temps de se répandre sur internet... Au total, elles se seraient retrouvées sur 45 sites et comptabiliseraient 5 millions de vues.

Encore en plein combat pour en effacer toute trace, Kate s'est vu diagnostiquer un syndrome de stress post-traumatique. Couple, travail, santé, elle a tout perdu. "C'est comme si j'avais été violée virtuellement...Les commentaires sont écœurants. Cela affecte toutes vos relations... Si je veux rencontrer quelqu'un de nouveau un jour, comment je serais capable de lui faire confiance ?", a-t-elle confié à la caméra. Son histoire a profondément bouleversé les internautes, qui ont pris conscience qu'un tel drame pouvait arriver à n'importe qui.

Afin de vérifier quels types de garanties sont demandés, l'une des journalistes du reportage a tenté de poster sur Pornhub la vidéo d'une femme effectuant un striptease. A sa plus grande surprise, seule une case était à cocher pour assurer la plate-forme du consentement de la personne visible sur la vidéo. Et les problèmes de modération sont nombreux...

Selon l'analyse des journalistes de l'émission, 1 titre de vidéos de Pornhub sur 5 décrivait des violences sexuelles en 2022. Et la tendance serait à la hausse. Parmi ces violences, l'enquête a montré une surreprésentation des relations intra-familiales. Si l'inceste n'est jamais affiché comme tel, des titres contiennent sciemment des mots-clés s'y rapportant : ainsi, un ancien salarié de Pornhub, qui a témoigné à visage couvert révèle l'astuce consistant à indiquer "belle-mère" plutôt que "mère", ou encore "demi-sœur" au lieu de "sœur". Une façon de passer à travers les mailles du filet.

Un dégoût généralisé sur Twitter

Loin de toujours sortir de l'imaginaire des studios de production, certains scénarios seraient en réalité écrits sur consignes des plate-formes pornographiques. Comme le géant canadien Mindgeek.

Un ancien scénariste de vidéos pornographiques raconte dans le reportage : "Ce sont les gars avec qui je bossais qui ont découvert ce truc de la belle-mère avec son beau-fils. Ils ont fait une scène avec la belle-mère de quelqu’un, et la scène a tellement cartonné que subitement, il ne fallait plus faire que ça : des membres d’une même famille... [...] tous les sites commencent à voler le concept. C’est comme si vous aviez des chercheurs d’or, que l’un d’entre eux trouvait un filon. Derrière, c’est la ruée sur l’or ! Mais une fois que ce nouveau concept a été créé, il est là pour toujours. Ce concept de la belle-mère existe partout maintenant. Et je suis sûr que nous avons poussé des gens à s’intéresser à des histoires d’inceste, ou à leur belle-mère, parce qu’ils ont regardé nos scènes."

Sur X (anciennement Twitter), toute la soirée, un champ lexical a dominé les commentaires : celui de la nausée.

Vidéo. Cash Investigation : une victime des sites porno témoigne