En cas d’incendies, comment se protéger de la fumée et prévenir les risques pour la santé ?

Les fumées des feux sont toxiques, en raison du taux de monoxyde de carbone qu’elles transportent.
Les fumées des feux sont toxiques, en raison du taux de monoxyde de carbone qu’elles transportent.

INCENDIES - Après le Canada, la Grèce ou encore l’Algérie, c’est au tour de la France. Plusieurs départs de feux ont été signalés dans le Var, les Alpes-Maritimes et les Pyrénées-Orientales ce mardi 25 juillet 2023. Avec le spectre d’un été 2022 particulièrement meurtrier pour nos forêts qui ressurgit. Et les flammes ne sont pas les seuls dangers liés à ces incendies, qui provoquent des fumées importantes et nocives pour l’organisme.

« Les gens craignent plus le feu que la fumée. Mais on peut être pris dans la fumée sans forcément être exposé au risque thermique du feu », rappelle Alain Laratta, le secrétaire général du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels Avenir secours. Le lieutenant-colonel précise : « L’axe de propagation des fumées n’est pas forcément le même que celui des flammes, suivant le vent. »

Les dangers de la fumée

Si les fumées ne brûlent pas comme le feu, elles sont très souvent « agressives, irritantes et piquent les yeux ». Elles sont opaques et entraînent des difficultés de vision et de déplacement. Elles peuvent surtout être toxiques pour l’organisme, notamment à cause de la quantité de monoxyde de carbone qu’elles transportent. À forte dose, ce gaz peut entraîner des évanouissements, des étourdissements ou des vomissements.

Une trop grande concentration de monoxyde de carbone dans le sang, couplée à une absence d’oxygène, peut même provoquer un décès par anoxie si l’exposition à la fumée est trop longue. D’autres substances toxiques peuvent aussi être présentes dans les fumées, « suivant ce qui brûle », détaille le lieutenant-colonel.

Autant de raisons pour s’en protéger. Dans les cas extrêmes, si vous êtes coincé dans la fumée, Alain Laratta conseille de se placer au plus proche du sol, et de camoufler son nez et sa bouche avec un chiffon humide. « C’est l’endroit où il fait le moins chaud et où il y a le moins de fumée », explique-t-il.

Si l’évacuation n’est pas nécessaire, et que les flammes et la fumée se trouvent à bonne distance, le lieutenant-colonel recommande de rester chez soi, volets fermés et climatisation coupée, afin de limiter les expositions. Il est possible de se réfugier dans un autre abri, mais pas n’importe lequel. Il faut un lieu qui ne soit pas exposé aux flammes, évidemment, et où les ventilations sont coupées, sinon la fumée rentrera et vous ne serez pas protégé.

En cas de sortie, les masques FFP2 et chirurgicaux sont utiles pour filtrer les particules, mais pas pour le monoxyde de carbone. Il est encore plus important de respecter ces recommandations quand on fait partie des personnes à risques, comme c’est le cas pour les enfants en bas âge et les personnes qui souffrent d’insuffisance respiratoire ou de maladies chroniques.

La prévention des feux

Mais le meilleur moyen d’éviter la fumée reste la prévention. « Il faut rester connecté à un média qui donne de l’information et se renseigner sur les conditions météo. Il ne faut pas non plus aller se balader en forêt s’il y a des risques », détaille le sapeur-pompier, qui rappelle l’un des objectifs des services de secours : mettre à l’abri les populations exposées qui sont dans l’axe direct ou indirect de propagation des fumées l’incendie.

Cela dit, l’inhalation de fumée d’un feu de forêt reste généralement un « phénomène de toxicité faible » - sauf pour les personnes à risque ou en cas d’exposition trop longue. Une fois à l’abri, « les gens vont ’tousser noir’ pendant quelques heures pour évacuer les suies stoppées par le système respiratoire ». Des appareils pour mesurer le monoxyde dans le sang existent et les personnes ayant un taux élevé sont prises en charge et évacuées vers l’hôpital s’il le faut.

Les risques à long terme sont aussi faibles : « En France, les feux peuvent durer 15 jours, voire trois semaines comme en Gironde. Mais les périodes d’expositions ne durent pas très longtemps et n’entraînent pas des problématiques de santé publique. »

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