Cas de botulisme à Bordeaux : un mort et plusieurs personnes hospitalisées après avoir mangé des sardines dans un bar

Une personne est morte et plusieurs personnes sont hospitalisées ce mercredi 13 septembre, après avoir probablement contracté le botulisme dans un bar à Bordeaux.
GEORGES GOBET / AFP

SANTÉ - Une intoxication très grave. Une personne est morte après avoir probablement contracté le botulisme dans un bar bordelais, a alerté la Direction générale de la Santé ce mardi 12 septembre au soir. Il s’agirait d’une femme de 32 ans dont la nationalité reste à confirmer, selon une source proche du dossier. La DGS a aussi déclaré que 10 cas avaient été signalés en Ile-de-France.

Toutes les personnes potentiellement infectées ont mangé des « sardines en bocal » dans le même restaurant, le Tchin Tchin Wine Bar, un restaurant dans le centre-ville de Bordeaux, précise l’Agence régionale de santé (ARS) Nouvelle-Aquitaine. Ces personnes se sont rendues dans l’établissement entre le 4 et le 10 septembre.

Interrogé mardi par le quotidien Sud-Ouest, le gérant de l’établissement incriminé a dit avoir servi des conserves de sardines artisanales et qu’à l’ouverture, certaines avaient dû être jetées en raison d’une « forte odeur ». Mais « d’autres paraissaient saines et ont été servies aux clients », a-t-il ajouté.

Nouveaux cas probables

Selon le Docteur Benjamin Clouzeau, médecin anesthésiste-réanimateur à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux, 12 cas étaient désormais recensés mercredi matin, dont huit pris en charge au CHU de la ville : sept en réanimation, cinq sous assistance respiratoire et une placée en unité de soins continus. Il s’agit de Québécois, d’Irlandais et d’Américains, d’après le médecin.

« Il y a d’autres cas rattachés au foyer bordelais, dont un Allemand qui était reparti et qui a été pris en charge dans son pays, a priori il va bien », a ajouté Benjamin Clouzeau, évoquant un cas similaire à Barcelone en Espagne.

Des analyses sont en cours pour « confirmation biologique » du botulisme. Le temps d’incubation de la maladie pouvant aller de quelques heures à quelques jours, la survenue d’autres cas en lien avec le restaurant « n’est pas exclue », selon les autorités sanitaires.

Les autorités sanitaires, en lien avec l’organisme Santé publique France et le Centre national de référence du botulisme de l’Institut Pasteur, recommandent aux personnes ayant fréquenté l’établissement aux mêmes dates et présentant des symptômes (diarrhée, vomissements, troubles de la vision ou de la parole) « de consulter un médecin de toute urgence ou de contacter le 15 ».

Une maladie qui attaque le système nerveux

Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire, provoquée par des neurotoxines botuliques réparties en 8 types (A à H) qui s’attaquent au système nerveux et entraînent des problèmes oculaires (vision double), un défaut de déglutition et, dans les formes avancées, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, qui peut engendrer un décès.

Selon le Dr Clouzeau, la prise en charge des patients en réanimation s’annonce longue « car une fois que la toxine est bloquée et fixée, elle paralyse les muscles pendant plusieurs semaines », avec des risques divers de complications.

« Le risque immédiat de cette maladie, c’est de mourir d’une paralysie des muscles respiratoires. Une fois mis sous assistance respiratoire, ce risque-là disparaît mais on se retrouve dans une situation de dépendance totale de la machine », a précisé le praticien à l’AFP.

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