Cas de botulisme à Bordeaux: un couple d'Irlandais porte plainte pour "violences involontaires"
"Je n’arrivais plus à respirer, ni à parler." Un couple d'Irlandais, hospitalisé en urgence après avoir mangé des sardines en conserve artisanales dans un bar bordelais au début du mois de septembre, a annoncé avoir porté plainte pour "tromperie", "violences involontaires" et "administration de substances nuisibles", a confirmé ce mercredi 15 novembre leur avocat auprès de nos confrères du Parisien.
"Deux mois après cette série d'intoxications alimentaires extrêmement graves, aucune audition des victimes n'a eu lieu, mes clients ont été délaissés par la justice française", a déploré Maître Pierre Debuisson.
Coma, réanimations, rapatriement...
Une enquête préliminaire pour des faits d'homicide involontaire, de blessures involontaires, de mise sur le marché de denrées préjudiciables à la santé et de vente de denrées corrompues ou toxiques avait été ouverte à la mi-septembre, après l'apparition de quinze cas de botulisme dont un mortel, tous en lien avec le même bar-restaurant de Bordeaux.
Mais, selon l'avocat, "il est plus que temps qu'un juge d'instruction soit désigné dans cette affaire qui renvoie une image désastreuse de notre pays vis-à-vis de ces touristes qui ont failli perdre la vie".
C'est le cas de ses clients, Eoghan et Caitriona, en vacances en France pour la Coupe du monde de rugby. Après avoir fréquenté l'établissement prisé par la clientèle internationale, les deux Irlandais ont été touchés par de très grave symptômes. "Je n'arrivais plus à respirer, ni à parler", a confié Eoghan au quotidien régional. Plusieurs heures de coma et semaines de réanimation plus tard, le couple a été rapatrié dans son pays puis tiré d'affaire, bien qu'encore très affaibli.
À l'instar du couple, plusieurs plaintes ont déjà été déposées contre le restaurateur, entendu à la fin du mois de septembre par les enquêteurs. La première a été déposée par Cathal M. pour son propre compte et pour celui de Marie G., son épouse, qui est décédée. Elle porte sur des faits d'homicide involontaire, de blessures involontaires et aussi de mise en danger de la vie d'autrui.
La seconde plainte a été déposée par les parents de Marie G.. Elle porte sur des faits d'homicide involontaire.