Une carte de l’anthropocène pour ne plus être aveugle

L’Institut géographique national sort ce 4 octobre 2023 son deuxième "atlas des cartes de l’anthropocène" portant sur l’occupation des sols français. Une façon de transformer les cartes non plus en objets d’observation mais en outils d’aide à l’action.

Un territoire, ça bouge, ça respire, ça se transforme. A hauteur d’Homme, ces mutations ne sont pas toujours perceptibles. Entre 1946 et 1987, 2,3 millions d’hectares sont ainsi passés de l’agriculture à la forêt sans que cela fasse l’objet d’un seul débat public. Entre 1948 et 2000, le fonds forestier national a financé un reboisement qui s’est ajouté à la déprise agricole et à la reconquête naturelle de la forêt. La cartographie est ainsi le seul moyen efficace de savoir où les arbres ont remplacé les champs et de comprendre comment les choix humains façonnent en profondeur les paysages. C’est ce que montre le deuxième volume "cartographier l’anthropocène" sur l’occupation des sols publié par l’Institut géographique national (IGN).
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Après un premier tome consacré au "changement d’échelle" nécessaire pour mieux comprendre les enjeux inhérents à l’empreinte écologique forte de l’Homme sur son environnement, ce deuxième opus entre dans le vif des sujets qui fâchent. "Le paysage français n’est pas qu’une simple réalité environnementale, il est le résultat de transformations culturelles et économiques profondes. Son organisation, tiraillée par les intérêts des uns et des autres, produit et supprime des continuités territoriales, reflets des priorités d’époques différentes. Étalement urbain, déprise agricole, reconquête forestière… aménager un territoire est d’abord une question de choix et d’équilibre entre l’usage des espaces communs", peut-on lire dans l’ouvrage.

La forêt, une réserve de biodiversité, un puits de carbone ou une source de bois

Le visage de la France a beaucoup changé lors des dernières décennies. C’est ce que montre la comparaison des mêmes espaces à quelques dizaines d’années d’intervalle. La forêt, ainsi, s’avance. Et elle devrait encore le faire avec l’objectif de planter un milliard d’arbres supplément[...]

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