Un cargo a perdu 28.000 litres d'acide sulfurique à 130 km de la Corse, le risque pour l'environnement "très limité"

Le 2 décembre dernier, à 8h57, le navire italien Eurocargo Malta de l'armateur Grimaldi Lines a perdu en mer 4 semi-remorques de sa cargaison. Depuis gisent sous les eaux 28.000 litres d'acide sulfurique initialement stockés dans l'un des conteneurs. Une pollution accidentelle à seulement 160 km au large du Cap Corse.

Cet accident, le gouvernement français ne l'a pas abordé avant ce mercredi 13 décembre. C'est le député LIOT de Haute-Corse Jean-Félix Acquaviva qui a interpellé la Première ministre lors d'une séance de questions à l'Assemblée nationale. L'élu a fait part de "l'étonnement" des parlementaires et des politiques locaux. Ils s'agacent d'avoir appris la nouvelle dans la presse étrangère, plutôt que d'être alertés par Paris.

Dès le 7 décembre, le média italien La Repubblica relayait déjà cet accident. On apprenait alors que le navire faisait la route depuis Malte en direction de Gênes, en Italie. Il aurait perdu une partie de sa cargaison en raison du mauvais temps et aurait rapidement prévenu les gardes-côtes.

La semaine dernière, le bureau du procureur de la ville de Gênes a fait part au média italien de l'ouverture d'une enquête. L'un de ses objectifs: déterminer si la cargaison "représente un danger pour l'environnement".

Pollution "très limitée"

L'accident s'est techniquement déroulé dans les eaux territoriales italiennes, comme n'a pas manqué de le préciser le secrétaire d'État chargé de la Mer, Hervé Berville, en réponse au député LIOT. La cargaison a été perdue à "16 km des côtes italiennes, à proximité du port de Gênes, à 130 km du Cap Corse", a-t-il indiqué ce mercredi.

La localisation précise n'est cependant pas un point de détail. Selon Jean-Félix Acquaviva, la cargaison se trouve à 1000 mètres de profondeur, "à proximité du sanctuaire Pelagos", une zone de protection des mammifères marins cogérée par la France, l'Italie et Monaco.

Hervé Berville n'a pas commenté l'échouage ou non des conteneurs dans le périmètre de zone protégée. Il a cependant assuré qu'après un signalement des autorités italiennes à la France, une expertise d'impact a été diligentée par l'organisme Cedre, un expert en pollution accidentelle des eaux.

"À l’heure actuelle, le Cedre considère que la pollution est très limitée, eut égard aux caractéristiques de la situation atmosphérique et au fait que la masse d'eau est tellement importante qu'il n'y a pas d'impact sur côtes Corses", a affirmé Hervé Berville.

Pour la population de l'île de Beauté, cet accident réveille une vieille cicatrice, comme l'a rappelé Jean-Félix Acquaviva. Il a regretté de revivre "l'affaire dite des 'boues rouges'.

En 1973, le port de Bastia avait été bloqué par des pêcheurs locaux souhaitant dénoncer la pollution d'une société italienne au large du Cap Corse. Une situation qui avait abouti "en 1985 à la reconnaissance d'un préjudice moral à l'encontre de l'île".

Article original publié sur BFMTV.com