« Moi, capitaine » de Matteo Garrone : la critique en direct du Festival de Saint-Sébastien

Le synopsis

L’incroyable odyssée de deux jeunes Sénégalais en route vers l’Italie.

La critique (2/5)

L’enfer du cinéma est souvent pavé de bonnes intentions, une pièce à conviction de plus avec « Moi, capitaine », le nouveau film du réalisateur italien Matteo Garrone, doublement primé à Venise - la mise en scène et la révélation pour le jeune acteur sénégalais Seydou Sarr. Le cinéaste a choisi la forme du conte. Il était une fois Seydou et Moustapha qui rêvent de l’Europe comme de la Terre promise. Pour l’atteindre, ils devront traverser des épreuves terrifiantes, affronter la faim et la soif dans le désert, surmonter la torture et devenir, en tout cas pour Seydou, capitaine d’un bateau d’infortune. Une Odyssée contemporaine, sans cyclope ni Pénélope.

Aucun procès d’intention ne doit être fait au cinéaste de « Gomorra ». Il s’est intéressé au drame des migrants dès son premier long métrage, « Terra di Mezzo » et il est évident qu’il veut nous prendre conscience du drame humain qui se noue sous nos yeux. Mais en prenant comme héros deux jeunes africains naïfs qui rêvent d’être des stars adulées par « les Blancs » en Europe, il épouse la thèse de ceux qui refusent de tendre la main aux populations qui débarquent chaque jour à Lampedusa, en Sicile. Que l’exil n’est ni contraint ni forcé, juste mû par des considérations économiques et des fantasmes sur notre Vieux continent.

Alors bien sûr Matteo Garrone n’a pas perdu la main derrière la caméra. Il signe quelques séquence...


Lire la suite sur ParisMatch