Le canton de Vaud veut interdire les débats politiques à l’école en période électorale

Depuis que la région de Lausanne a décidé de mettre fin aux discussions politiques en milieu scolaire, la Suisse est “interloquée”, estime Le Temps. À l’approche des élections fédérales du 22 octobre, qui doivent permettre de renouveler les sièges des deux chambres du Parlement, cette interdiction, menée par l’élu cantonal libéral Frédéric Borloz, a déjà provoqué l’annulation d’un débat qui devait avoir lieu devant 400 élèves d’un établissement de Nyon. Mais il a surtout été la source d’“une perplexité largement partagée en dehors du canton de Vaud”.

Les autorités vaudoises estiment que les face-à-face politiques dans les écoles peuvent se transformer en “pêche aux voix” et qu’il vaut mieux limiter les discussions citoyennes aux périodes politiquement calmes – soit au moins dix semaines avant un scrutin, soit sur une certaine durée après une élection.

Mais cette manière d’appréhender la politique fait quasiment figure d’exception en Suisse, où de nombreuses écoles accueillent régulièrement des représentants des délégations de jeunesse des partis. Seul le canton de Genève se révèle, lui aussi, relativement strict, acceptant les débats politiques pour les votes portant sur les initiatives populaires et les référendums, mais pas avant une échéance électorale législative.

Menace pour la démocratie

À gauche et au centre, de nombreuses personnalités nationales y ont vu une atteinte à la tradition démocratique suisse. Même le parlementaire centriste Gerhard Pfister, “l’un des hommes les plus puissants du pays”, selon Le Temps, a réagi à cette actualité régionale.

“J’ai assisté hier à un podium de l’école cantonale de Zoug, qui était juste et équilibré, a-t-il écrit sur le réseau social X (anciennement Twitter). Ceux qui ont peur des jeunes qui s’intéressent à la politique ne devraient pas en faire.”

De son côté, le canton de Vaud a fait savoir que “l’éducation à la citoyenneté figure parmi les priorités du Département de l’éducation”. Mais en période électorale, il estime que “le risque de propagande, le lien d’immédiateté entre une rhétorique politique sur des sujets de société et les suffrages individuels qui peuvent en découler” ne peuvent être négligés.

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