Cannes 2024: échappé d'Iran, Mohammad Rasoulof a conquis le Festival avec «Les Graines du figuier sauvage»

Il a doublement réussi. Sa fuite rocambolesque de l’Iran et son nouveau film. « Les Graines du figuier sauvage », excellent, a été présenté ce vendredi 24 mai en compétition au Festival de Cannes. Devenu après la condamnation par le régime iranien encore plus un symbole de la liberté artistique, le réalisateur Mohammad Rasoulof, souriant en costume et cravate noire sur le tapis rouge de la montée des marches, a reçu un très long standing ovation.

Le figuier est un arbre très particulier. Métaphore d’une société profondément malade, mais prête à se soulever, le film contribue à semer les graines d’un mouvement qui ne s’arrêtera plus. Avant de présenter, accompagné de membres de son équipe, sa nouvelle œuvre au monde, Mohammad Rasoulof a brandi deux photos montrant des portraits de ceux restés en Iran…

Redouté par le régime iranien pour ses prises de position contre le fléau de la corruption dans son pays, Rasoulof a été condamné, il y a un mois, à 8 ans de prison, dont 5 ans applicables, flagellation et confiscation des biens « pour collusion contre la sécurité nationale ». Ainsi, il a été forcé à fuir son pays. Une fuite à pied épuisante et très difficile par les montagnes, trois semaines très risquées pour Rasoulof, mais aussi pour tout le monde qui l’a aidé. Finalement arrivé en Allemagne, il a reçu l’asile politique et le soutien nécessaire pour montrer à Cannes son film au plus grand rendez-vous du cinéma au monde.

« Les Graines du figuier sauvage », se redresser contre l'injustice


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