Ces canicules marines qui menacent les océans

Quatre records climatiques ont déjà été battus cet été. Le jour le plus chaud sur Terre depuis le début des relevés météorologiques, le mois de juin le plus chaud, la plus haute température journalière en Méditerranée et le niveau le plus bas de la banquise de l’Antarctique pour un mois de juin.

Le cinquième est pour bientôt : l’ONU vient d’annoncer que juillet 2023 sera le mois le plus chaud jamais enregistré sur la planète.

Friederike Otto, scientifique spécialisée dans le climat à l’Imperial College London, assène à la BBC : “L’humain est entièrement responsable de cette évolution.”

Parmi les phénomènes qui inquiètent les scientifiques, la température moyenne des océans, qui a notamment atteint des records en mai, juin et juillet, relaie la chaîne britannique.

Le 24 juillet, la mer Méditerranée a connu sa plus haute température journalière, avec 28,71 °C. Et la même semaine, une température de plus de 38 °C à la surface de la mer, un “possible record du monde”, a été enregistrée à une profondeur de 1,5 mètre au large des côtés de la Floride, rapporte The New York Times.

Dans l’océan, il est rare que la température de la surface dépasse 32 °C, palier à partir duquel l’eau s’évapore, explique Frank Edgar Muller-Karger, professeur à l’université Floride Sud, au quotidien américain.

Et, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), 44 % des océans et mers de la planète connaissent actuellement une canicule marine.

Vue arienne du lagon au large de l’île de Mayotte, le 30 avril 2023.. PATRICK MEINHARDT / AFP
Vue arienne du lagon au large de l’île de Mayotte, le 30 avril 2023.. PATRICK MEINHARDT / AFP

Une température maritime élevée provoque notamment le blanchissement des coraux, phénomène qui cause leur mort. D’après des estimations scientifiques relayées par The New York Times, la Terre a perdu la moitié de ses récifs coralliens depuis 1950.

Et pour cause, les océans ont absorbé 90 % du réchauffement causé par l’utilisation humaine d’énergies fossiles.

Une vue de la barrière de corail du Belize, en 2016. .  PHOTO ADAM / FLICKR / CREATIVE COMMONS
Une vue de la barrière de corail du Belize, en 2016. . PHOTO ADAM / FLICKR / CREATIVE COMMONS
La plage de l’île Key Biscayne, en Floride, le 18 juillet 2023. . ALFONSO DURAN / NYT
La plage de l’île Key Biscayne, en Floride, le 18 juillet 2023. . ALFONSO DURAN / NYT

Selon le dernier rapport des Nations unies, relayé par The Guardian, les océans ont gagné 396 zettajoules de chaleur entre 1971 et 2018. C’est une énergie 25 milliards de fois supérieure à la bombe de Hiroshima, précise le quotidien britannique.

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