La candidate pacifiste Ekaterina Dountsova écartée de l'élection présidentielle en Russie

Un adversaire de moins pour Vladimir Poutine. La Commission électorale russe a écarté, ce samedi 23 décembre, la candidature à la présidentielle de la journaliste et ex-élue municipale Ekaterina Dountsova, qui milite pour la démocratie et la fin de l'offensive en Ukraine.

La Commission a invoqué des "erreurs dans des documents" soumis pour l'enregistrement de sa candidature par Ekaterina Dountsova, a indiqué la télévision russe. La présidente de la Commission, Ella Pamfilova, a déclaré que celle-ci avait écarté à l'unanimité sa candidature à la présidentielle du printemps prochain, lors de laquelle Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 1999, est assuré d'être reconduit pour un nouveau mandat de 6 ans.

"Vous êtes une jeune femme, vous avez la vie devant vous", a déclaré Ella Pamfilova, s'adressant à la candidate.

Convoquée par la justice

Sur les réseaux sociaux, cette ancienne journaliste de 40 ans avait notamment estimé que la Russie "s'éloignait des droits et des libertés, de l'amour et de la paix, d'un bel avenir", près de deux ans après le début de l'assaut russe contre l'Ukraine. Elle avait ajouté que "les gens veulent une alternative et retrouver la confiance envers le processus électoral". Fin novembre, elle disait avoir déjà recueilli "plus de 10.000" signatures, sur les 300.000 nécessaires.

"Toute personne saine d'esprit qui prendrait cette décision aurait peur, mais la peur ne doit pas l'emporter", avait-elle déclaré lors d'une interview accordée à Reuters en novembre.

Après avoir annoncé son intention de se présenter à l'élection, Ekaterina Dountsova avait été convoquée par le procureur de la ville de Rjevdébut, début décembre. Elle s'était vu reprocher le fait que son message avait "soulevé des questions, en particulier sur la formulation des sections concernant la guerre et la paix, (s)on opinion sur le gouvernement actuel et ce qui se passe dans notre pays", avait-elle alors expliqué à l'AFP.

La présidente de la Commission a indiqué que 29 personnes au total avaient déposé un dossier de candidature à la présidentielle. Le pouvoir russe a écarté depuis des années toute opposition sérieuse des mandats électifs et de la vie politique, avec une répression qui s'est accélérée depuis que le Kremlin a envoyé son armée en Ukraine en février 2022.

Article original publié sur BFMTV.com