Le cancer colorectal en augmentation chez les adultes de moins de 50 ans

Une augmentation de 9 % des cas de cancers du côlon chez les Américains de moins 50 ans entre 2020 et 2023. C’est ce que prévoit une étude publiée par l’American Cancer Society début mars, et dont le New York Times se fait l’écho. Cette maladie est la deuxième cause de décès par cancer aux États-Unis.

“Mais il ne faut pas que les gens paniquent”, précise d’emblée Nancy Baxter, chirurgienne à l’université de Melbourne (en Australie) et chercheuse en santé publique, qui n’a pas participé à l’étude. “L’âge reste le premier facteur de risque de développer un cancer colorectal.” Chez les 30-34 ans aux États-Unis, seulement 5 personnes sur 100 000 développent un cancer du côlon. Ce chiffre passe à 61 sur 100 000 pour les 50-54 ans et 136 sur 100 000 pour les 70-74 ans.

Reste que “si le nombre de diagnostics de cancer colorectal a baissé chez les plus de 50 ans depuis le pic atteint en 1985, la tendance chez les plus jeunes ne va pas dans la bonne direction”, déplore Steven Itzkowitz, professeur de médecine et d’oncologie à l’école de médecine ICAHN, de l’hôpital Mount Sinai, à New York. D’autant que, d’après l’étude, les cancers détectés chez les moins de 50 ans sont en général plus agressifs.

Évolution des facteurs de risque au fil du temps

Les chercheurs peinent à expliquer cette augmentation chez les plus jeunes et appellent à poursuivre les travaux. Steven Itzkowitz pointe tout de même certains facteurs de risque ayant évolué ces dernières années. Par exemple, le taux d’obésité chez les enfants et les jeunes adultes ne cesse d’augmenter et, chez les 20-30 ans en particulier, c’est une affection associée à un risque accru de cancer colorectal, d’après une étude parue en 2022.

Le quotidien de New York précise que le binge drinking – le fait de boire beaucoup d’alcool en un laps de temps réduit, une pratique qui s’est développée chez les moins de 30 ans au cours des dernières décennies –, pourrait être associé à un risque de cancer de ce type. Mais il y a certainement encore d’autres facteurs qui entrent en jeu, comme la consommation de boissons de plus en plus sucrées. Les scientifiques s’interrogent également sur le rôle du microbiome intestinal, qui peut être modifié par les antibiotiques dans la petite enfance ou affecté par le fait d’être né par césarienne ou non.

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