CAN 2024: comment l’Algérie peut retrouver la gloire et offrir une revanche à ses fans

One, two, three, viva l'Algérie! Au sommet du football africain en 2019 lorsque la génération des Riyad Mahrez, des Sofiane Feghouli et autres Baghdad Bounedjah ou Aïssa Mandi a remporté la CAN, l’Algérie semble traverser une période un peu plus compliquée ces derniers temps. Si de nombreux cadres sont toujours là, les Fennecs ne font plus aussi peur qu’avant alors que le tournoi continental revient et sera disputé jusqu’au 11 février en Côte d’Ivoire.

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Malgré des récentes sorties en demi-teinte, la sélection maghrébine se retrouve encore citée parmi les favoris à la victoire finale par les spécialistes ou dans les prédictions d’Opta avant son premier match dans la compétition ce lundi contre l’Angola (à suivre en direct commenté sur le site et l’application RMC Sport dès 21h). Même si Djamel Belmadi se plait à dire le contraire.

"Les favoris de la CAN sont souvent les mêmes, on les connaît: Egypte, Sénégal, Maroc, Tunisie, Nigéria, Côte d'Ivoire - pour moi un gros gros favori, qui joue à domicile. Personne ne peut avoir de certitudes sur le futur vainqueur", a estimé le sélectionneur national lors de la préparation. "Nous ne nous sommes pas qualifiés au Mondial, nous sommes sortis au 1er tour de la dernière CAN et vous me l'avez assez répété, donc, de facto, nous ne sommes pas favoris."

L’Algérie en déclin après l’échec se ratés de 2022

Victorieuse pendant l’été 2019, l’Algérie a totalement raté la défense de son titre au début de l’année 2022. Après trois matchs très décevants, les Fennecs avaient alors pris la porte avant même les huitièmes de finale. Si Djamel Belmadi avait gardé son poste de justesse après la CAN, la non-qualification pour la Coupe du monde 2022 a bien failli avoir raison de l’ancien joueur de l’OM et du PSG.

Battue par le Cameroun après des barrages à suspense et en particulier un match retour très polémique (1-2 après prolongation) à Blida, l’Algérie avait donc raté le billet pour le Qatar alors qu’elle était attendue pour y porter haut les couleurs du monde arabo-musulman. Après ces deux échecs retentissants, les Fennecs n’ont plus le droit à l’erreur: les supporteurs et même le peuple algérien ne leur pardonneront pas un nouveau raté lors de la CAN 2024.

Belmadi, un comportement et des débordements qui dérangent

Djamel Belmadi joue lui aussi très gros lors de cette nouvelle édition de la Coupe d’Afrique des nations. Après l’élimination contre le Cameroun en 2022, le sélectionneur a proposé de démission mais c’est finalement le président de la Fédération algérienne de football, Charaf-Eddine Amara, qui a tiré sa révérence.

Mais tout ne s’est pas arrangé depuis. Certes, au niveau des résultats les Fennecs ont tranquillement validé leur qualification pour la CAN en terminant invaincus. Mais au niveau du jeu, ce n’est pas encore très reluisant.

En parallèle, Djamel Belmadi a fait du Djamel Belmadi… Parfois à cran avec les médias, le technicien s’est fendu de quelques saillies en conférence de presse et son comportement suscite autant d’incompréhension que de critiques ces derniers mois.

Les prestations quelconques de l’équipe n'ont pas aidé à apporter plus de sérénité. Pire, le coach a dégoupillé sur le bord du terrain lors du récent match amical contre l’Egypte (1-1) en octobre 2023. Malgré une supériorité plus d’une heure, les Fennecs ont déjoué. A sa sortie de la pelouse, Said Benrahma a même refusé de serrer la main de son sélectionneur avant d’être empoigné par Djamel Belmadi. Un coach qui, malgré tout ce qu’il apporté à l’Algérie depuis sa nomination en 2018, risque clairement sa tête lors de la CAN 2024 en Côte d’Ivoire.

Redépasser le Maroc pour la suprématie au Maghreb

Au-delà de la volonté d’ajouter un troisième titre au palmarès de l’Algérie, l’équipe nationale doit aussi réaffirmer une certaine autorité de prestige sur les autres nations du Maghreb. Après leur échec pendant la CAN en 2022 et la non-qualification pour le Mondial, les Fennecs ont perdu ce leadership (au moins dans le prestige) face à leurs voisins immédiats. Sans pour autant sortir de sa poule au Qatar, la Tunisie a eu fière allure et s’est même permis d’infliger une première défaite en deux éditions à l’équipe de France, championne du monde et future finaliste.

Et que dire du Maroc? Longtemps dans l’ombre de l’Algérie en raison d’une génération moins talentueuse et d’une organisation fédérale loin d’être optimale, les Lions de l’Atlas ont ébloui le monde et écrit l’histoire du continent africain. Si les Fennecs sont passés près d’un exploit contre l’Allemagne en 2014, comme le Ghana face à l’Uruguay en 2010, le Maroc est devenu le premier pays d’Afrique à se qualifier pour les demi-finales d’une Coupe du monde.

Le tout avec des matchs aboutis contre la Croatie, la Belgique, l’Espagne et le Portugal jusqu’à cette défaite honorable contre les Bleus de Didier Deschamps aux portes de la finale. Pour retrouver la lumière et redevenir la première nation maghrébine, l’Algérie doit faire mieux que les Lions de l’Atlas dans cette CAN et aussi compter sur un non-exploit des Tunisiens pendant le tournoi.

La dernière danse de la génération Mahrez?

Dans cette quête de gloire, l’Algérie peut compter sur un Riyad Mahrez retrouvé. Vainqueur de la Ligue des champions avec Manchester City en 2023, le meneur de jeu des Fennecs a retrouvé un temps de jeu conséquent et une belle efficacité depuis son départ vers l’Arabie saoudite lors du mercato estival.

Virevoltant avec le club d’Al-Ahli, l’ancien du Havre et de Leicester a déjà marqué huit buts et délivré sept passes décisives en 19 apparitions en D1 saoudienne. Conscient qu’il joue peut-être, à 32 ans, sa dernière Coupe d’Afrique des nations à un tel niveau de performances, le maître à jouer de l’Algérie espère y briller.

Héros du titre de 2019 et transparent en 2022, Riyad Mahrez doit montrer un autre visage cette année. Et dans son sillage c’est toute une génération dorée des Fennecs (Mandi, Feghouli, Mbolhi, Belaïli, Slimani) qui pourrait s’offrir une sorte de baroud d’honneur pendant l’épreuve disputée en Côte d’Ivoire.

L’espoir du renouveau grâce aux binationaux

Avec le changement de génération à venir, l’Algérie ne semble avoir rien laissé au hasard. Ces derniers mois et années, la Fédération et Djamel Belmadi ont multiplié les appels du pied pour convaincre certains binationaux de venir garnir les rangs des Fennecs. Si par le passé certains paris n’ont pas autant apporté qu’espéré, notamment Andy Delort dont l’histoire avec la sélection est compliqué malgré sa présence dans le groupe lors de la CAN 2019, des joueurs talentueux ont rejoint l’Algérie en 2022 et 2023. Et ce, même si Amine Gouiri a dû déclarer forfait à quelques semaines du début de la compétition.

En défense, difficile de ne pas penser à Rayan Aït-Nouri. Ancien joueur des Espoirs tricolores, le latéral a opté pour les Fennecs chez les A et fait désormais partie des titulaires indiscutables à Wolverhampton en Premier League. Idem pour Yasser Larouci (23 ans) ou pour les milieux Houssem Aouar et Farès Chaïbi. Les annonces autour de l’arrivée de nouveaux binationaux ont parfois servi à faire oublier des performances décevantes mais le groupe commence bel et bien à trouver son rythme. Suffisant pour gagner un nouveau titre? Premier élément de réponse ce lundi face à l’Angola. Réponse définitive, le jour de la finale, le 11 février à Abidjan, avec… ou sans l’Algérie.

Le programme de l’Algérie dans le groupe D

  • Algérie-Angola, le 15 janvier à 21h sur beIN Sports 2

  • Algérie-Burkina Faso, le 20janvier à 15h sur beIN Sports 2

  • Algérie-Mauritanie, le 23 janvier à 21h sur beIN Sports 2

Article original publié sur RMC Sport