La campagne des législatives au Royaume-Uni, un spectacle bien puéril

L’image est très simple : un dentier rouge sur pattes est placé devant un dentier bleu, lui aussi mobile. Le rouge pour le Parti travailliste britannique (Labour), le bleu pour le Parti conservateur (torys), et les bouches ouvertes pour exprimer leur tendance à “parler pour ne rien dire”.

“Royaume-Uni, la politique puérile”, titre le mensuel britannique Prospect en une de son édition de juin consacrée aux élections législatives du 4 juillet prochain. La campagne qui voit s’affronter l’actuel Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, et le leader de l’opposition travailliste, Keir Stramer, sera “parfois divertissante, souvent irritante et rarement instructive”, prévient le média de la gauche libérale, qui se désole qu’au Royaume-Uni “la personnalité l’emporte sur le programme politique”.

Les idées au second plan

Des débats animés mais ultrabinaires et des heures passées à se forger une personnalité médiatique. Ainsi Prospect décrit-il une “politique du spectacle” dans laquelle “les projecteurs sont braqués sur les personnalités des deux leaders”, laissant dans l’ombre “les questions relatives aux besoins du pays”.

Or, estime le mensuel, si l’on voulait réellement s’intéresser aux préoccupations des Britanniques, la question devrait être : “Quel type d’économie la Grande-Bretagne aura-t-elle, et quel rôle peut-elle jouer dans le monde ?”

Sur le premier point, note Prospect, lorsque Rishi Sunak est arrivé à Downing Street, il n’y avait plus qu’un “cratère fumant” là où aurait dû se trouver le “modèle économique britannique”. Les causes étaient multiples, entre “les emprunts publics liés à la pandémie”, “la guerre en Ukraine qui a fait monter en flèche les factures d’énergie” et “l’inflation”.

Deux ans plus tard, le tableau est encore assez sombre. Selon l’Institut des études fiscales britannique, le Parlement qui vient d’être dissous a présidé à “la pire croissance matérielle du niveau de vie depuis le début des relevés comparables en 1961”, avec une croissance du produit intérieur brut par habitant qui a été “inférieure à la moyenne de la zone euro et à celle des États-Unis”.

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