Côte d’Ivoire: une série de féminicides agite le débat public

Depuis plusieurs années, les associations de défense des droits des femmes demandent une meilleure implication des autorités pour recenser le nombre de cas de féminicides et améliorer les politiques de prévention.

Avec notre correspondant à Abidjan, François Hume-Ferkatadji

Le 10 avril, jour férié en raison de la fête de Aïd el-Fitr, un militaire en permission a tué sa femme à Bingerville, près d’Abidjan, avec son revolver de service, avant de se donner la mort.

Le 31 mars dernier, une femme a été égorgée dans la ville de Maféré au sud-ouest de la Côte d’Ivoire. Son époux, soupçonné d’être l’auteur du meurtre, a été arrêté deux jours plus tard au Ghana, après que les polices ivoirienne et ghanéenne ont monté une opération commune pour mettre un terme à sa cavale.

Dans ces deux cas de féminicides, les proches des familles relatent une volonté de rupture de la part des épouses, qui aurait provoqué des situations de violence et enfin ces assassinats.

Au début du mois de mars, le Mouvement de lutte contre les inégalités avait déjà alerté sur la nécessité pour le gouvernement de chiffrer ces assassinats contre les femmes afin de mieux combattre ces violences, que les organisations féministes considèrent comme un problème de société. L’ONG CPDEFM a mené sa propre étude en 2019-2020, et avait compilé 416 cas de féminicides pour la seule ville d’Abidjan.

La Ligue ivoirienne des droits des femmes, elle, estime que « le féminicide ne prend pas qu’une vie, mais détruit également des familles », et oblige « la société à faire face à cette violence insensée. »


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