Et la Côte d’Ivoire devint le nouveau chouchou de l’Occident

Parmi les quatre pays au programme de sa tournée africaine [à la fin du mois de janvier], le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a mis un point d’honneur à faire étape en Côte d’Ivoire, où il s’est entretenu avec le président Alassane Ouattara.

À peine une semaine plus tôt, on avait appris que le pays faisait partie des sites envisagés par Washington pour l’implantation d’une nouvelle base de drones en Afrique de l’Ouest, et que les deux gouvernements avaient engagé des négociations à ce sujet. Ce projet d’installation militaire n’est que la dernière répercussion en date du putsch survenu au Niger en juillet dernier, dont l’onde de choc géopolitique s’est propagée bien au-delà des frontières nationales.

Washington possède toujours une base de drones au Niger, qui lui permet de mener ses opérations de surveillance et d’antiterrorisme au Sahel. L’armée française est elle aussi largement implantée dans le pays, et lutte depuis une dizaine d’années contre la violence des groupes djihadistes, dont l’emprise territoriale dans la région croît à toute vitesse depuis quelques années.

Selon un rapport des Nations unies, le gouvernement malien ne contrôlerait plus que 15 % de son territoire. De même, près de 40 % du territoire burkinabé aurait échappé au contrôle de Ouagadougou, d’après la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao).

COURRIER INTERNATIONAL
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L’une des premières mesures adoptées par les militaires nigériens après leur prise de pouvoir, en juillet dernier, a consisté à expulser l’ambassadeur français et les 1 500 soldats installés dans le pays, au motif que la France – l’ancienne puissance coloniale – s’était immiscée pendant bien trop longtemps dans les affaires de Niamey.

Redéploiement militaire dans le golfe de Guinée

Face à la détérioration subite des relations entre le Niger et ses anciens alliés occidentaux, Washington a dû s’interroger sur la pérennité de sa présence militaire dans le pays. Si les négociations avec les Ivoiriens portent leurs fruits, les États-Unis pourront poursuivre leurs opérations de surveillance aérienne des groupes djihadistes depuis la Côte d’Ivoire, et fournir un soutien tactique aux armées locales dans leur lutte contre le terrorisme. Et les Américains ne sont pas les seuls sur le coup : la France espère elle aussi relocaliser une partie de ses soldats dans le pays.

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